Débordements dans les bars : colère grandissante envers les bars “délinquants” – témoignages

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Débordements dans les bars : colère grandissante envers les bars “délinquants” – témoignages

Voilà presque deux semaines que les bars ont enfin reçu l’autorisation de rouvrir. Le déconfinement va bon train… si bon d’ailleurs que quelques bars en ville semblent avoir complètement oublié les exigences des conditions actuelles et le souvenir des mois interminables de fermeture obligatoire. Cette période est d’ailleurs loin d’être derrière nous et menace de revenir sous peu à l’avant-scène si les mesures sanitaires émises par la direction de la santé publique ne sont pas respectées.

Durant ces deux dernières semaines, chacun a donc interprété à sa manière les règles établies par le gouvernement pour le bien public. Ce week-end d’ailleurs, certains en ont payé le prix cher puisque quelques clients, après avoir passé une soirée animée dans un bar du Dix30, ont été testés positifs au coronavirus.

Cela ne représente évidemment qu’une minorité de bars parmi tant d’autres consciencieux et surtout soucieux d’une deuxième vague. Malheureusement il suffit d’une minorité pour faire plonger toute une industrie. Alors que la vaste majorité suivent à la lettre les règles annoncées par la CNESST malgré le côté strict de ces règles, d’autres prennent des risques… Des risques qui pourraient s’avérer fatals à plus grande échelle avec une seconde vague de fermetures imposées dont beaucoup d’établissements ne pourraient se relever.

De nombreux propriétaires de bars et personnalités du milieu expriment leur colère contre ces débordements et appellent à un respect des règles plus rigoureux pour le bien de tous et la viabilité des bars du Québec.

En voilà quelques extraits :

Antonin Laporte, co-propriétaire du bar vinvinvin :

« Le problème avec tout ça, ce n’est pas tant de tomber malade. On est en grande partie jeunes et on va passer au travers. Le problème, c’est qu’il y a toute une série de commerces (commerces qui souvent emploient plusieurs dizaines de personnes) qui vont devoir fermer si un second confinement arrive. Les trois mois qu’on vient de passer sans aucune entrée d’argent ont coûté très cher et les mois qui s’en viennent vont être déterminant pour la survie de nos établissements. (…)

Donc, quand je passe devant ton bar et que je vois toutes tes belles tables collées, pleines à craquer, c’est sûr que je ne comprends pas et que ça me met en beau t…. Toi, ce que tu es en train de me dire, c’est que ton besoin de faire de l’argent supplante le mien de travailler et de faire travailler mes collègues en me conformant aux règles de la direction de la santé publique. Moi, qui ne peux plus accueillir que 24 personnes au lieu de 90, je vais devoir refermer si la deuxième vague arrive à cause de gens qui s’en foutent. Moi, qui vais avoir économisé mes cennes parce que toi, tu pensais que tu méritais de faire plus d’argent que moi. (…)

Avec des partners et du staff formidable, on a ouvert, en 2019, un bar de quartier qui fonctionnait bien avant toute cette histoire et là, avec mes 18 employés encore sans emploi, je te dis du fond du cœur, pense un peu à ce que tu fais et joue donc en équipe. »

Pour lire la lettre ouverte, cliquer ici.

Jean Sébastien Michel, Propriétaire de Alambika 

« Dans nos discussions avec une quinzaine de joueurs de l’industrie hier certains ont dit avoir décidé d’interdire les groupes, d’autres de fermer à minuit, d’autres n’ont pas eu le choix d’imposer des mesures digne d’une garderie en raison des excès de certains clients.(…) Je vais tenter de faire court. Les bars sont pris entre deux feux. D’un côté, le gouvernement qui n’hésitera pas à les fermer si la courbe de COVID s’emballe (comme dans le sud des USA) et, de l’autre, une trop grande proportion des clients qui se foutent royalement des mesures misent en place.
À ce rythme, les quelques établissements délinquants, les clients sans empathie pour la réalité des bars et la rigidité du gouvernement mettront en péril nos précieux moments de terrasse et sorties estivales. Pas certain que, des bars fermés mais prolifération de house parties et parcs bondés soient la solution.
Des bars gérés intelligemment, avec des mesures de distanciations et sanitaires sont pourtant un SUPER atout social pour encadrer l’alcool et la fête. »

Pierre Thibault – NABQ 

« Notre position est claire au sein de la NABQ ; nous n’accepterons pas que les établissements aux pratiques délinquantes viennent miner tous les efforts des bons entrepreneur-e-s qui ont investi du temps et beaucoup d’argent pour s’adapter à la nouvelle réalité des bars. Nous allons dénoncer les fautifs et nous vous invitons à en faire tout autant. D’ailleurs, nous tenons à remercier les corps policiers du Québec ainsi que les agent-e-s de la CNESST qui viennent nous épauler pour faire de cette relance de nos entreprises une réussite. Nous croyons qu’il faut une intervention rapide et efficace de la part de la Sécurité Publique via une campagne de sensibilisation sur le civisme sanitaire en milieu commercial auprès des québécois-e-s afin de contenir cette euphorie collective en lien avec le déconfinement. Soyons proactifs en cette période de relâchement afin de continuer à partager de bons moments et non le virus … ».

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La Nouvelle Association des bars du Québec rappelle également le guide à suivre : règle du deux-mètres, clients de la même adresse côte à côte, serveurs protégés d’un masque et/ou d’une visière ainsi qu’une protection oculaire et obligation pour les clients de rester assis en tout temps. Des règles claires établies pour que les bars respectueux puissent passer à travers cette période difficile et ne suivent pas l’exemple de leur voisin du Sud.

© Photo Alison Slattery


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