Les origines de l’Action de Grâce au Canada
Aux États-Unis, Thanksgiving est une fête plus grande que nature ; certains la considèrent même aussi importante que le Fourth of July. Chez nous, l’Action de Grâce est peut-être moins grandiose, mais on profite quand même de l’occasion pour se rassembler, être reconnaissant de ce que les récoltes nous ont donné pour passer l’hiver et déguster, en compagnie des gens que l’on aime, un gargantuesque repas à base de dinde .
L’Action de Grâce canadienne est célébrée le deuxième lundi d’octobre (le 14 cette année), alors que les Américains, eux, festoient le quatrième jeudi de novembre. Le fondement des deux fêtes est similaire, alors qu’on décide de prendre un moment en famille ou entre amis pour remercier et souligner la fin et le succès des récoltes. C’est au niveau de leurs origines que les célébrations des deux pays divergent.
Il était coutume pour les peuples autochtones — avant même que les colons arrivent sur le continent — de célébrer les moissons abondantes avec des danses et rituels. Par la suite, c’est un groupe de marins anglais en 1578, mené par Martin Frobisher, qui ont été les premiers Européens à rendre grâce en Amérique du Nord. Ils ont célébré leur arrivée, sains et saufs, au Nunavut avec notamment du bœuf salé.
Au début du 17esiècle, Samuel de Champlain institue de nombreux festins – qu’il nomme Ordre du bon temps – pour lutter contre une épidémie de scorbut et remonter le moral de ses troupes. Au sud de la frontière, le premier Thanksgiving a lieu en 1621 au Massachusetts alors que la colonie de Plymouth célèbre ses premières récoltes avec des autochtones de la région qui leur avaient donné un coup de main.
En territoire canadien (Province of Canada à l’époque), des dirigeants de l’Église protestante s’inspirent de ces événements pour célébrer la première Action de Grâce officielle en 1859. C’est 20 ans plus tard que l’Action de Grâce devient une fête annuelle au Canada, devenu un pays. Depuis, la date de célébration a changé régulièrement : un jeudi de novembre, un jeudi d’octobre, un lundi d’octobre. Finalement, après la Première Guerre mondiale, la date est officiellement établie au deuxième lundi d’octobre pour dissocier l’Action de Grâce du jour du Souvenir (11 novembre).
Aujourd’hui, la fête canadienne s’inspire grandement des célébrations américaines, principalement au niveau du menu mettant en vedette de la dinde, des courges, des citrouilles et des canneberges. Au Canada, plus de trois millions de dindes sont consommées annuellement. On déguste une dinde rôtie avec de la farce, des pommes de terre pilées, nappées de sauce gravy, et de la confiture de canneberges. La canneberge est associée à cette fête, car, chez les Algonquins, ce fruit rouge est signe de paix. Le repas est traditionnellement complété par une délicieuse tarte à la citrouille, un petit avant-goût de l’Halloween.
Une autre preuve de l’influence du Thanksgiving américain sur l’Action de Grâce canadienne est la Classique de l’Action de Grâce dans la Ligue canadienne de Football qui s’inspire du Thanksgiving Day dans la National Football League. Toutefois, cette tradition datant de 1958 a pris fin l’année dernière et aucun match ne sera joué ce lundi.
Pour la plupart des Canadiens, l’Action de Grâce est synonyme de jour férié et de longue fin de semaine. Toutefois, les habitants de l’Île-du-Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse n’ont pas congé… Au Québec, la fête est peu célébrée en raison de ses racines protestantes. Cela ne vous empêche pas de rassembler vos proches autour d’un bon repas et de profiter de la journée de lundi pour essayer une nouvelle adresse gourmande !
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Écrit par Jean-Philippe Tastet
Photographié par Alison Slattery