Un déconfinement hétérogène : le réaménagement inégal des terrasses – Témoignage

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Un déconfinement hétérogène : un réaménagement inégal des terrasses – Témoignage

Dans les circonstances de réouverture actuelles, tous les restaurants ne sont pas égaux face au déconfinement. Alors que certaines grandes artères et autres petites ruelles de la ville ont été aménagées afin que les restaurateurs puissent agrandir leur terrasse, d’autres sont laissés pour compte.. Pire encore, certaines adresses sont directement touchées par les voies cyclables installées en ville et se voient obligées de retirer, ou dans le meilleur des cas de réduire, leur terrasse.

L’avenue du Mont-Royal profite d’une voie permettant à certains établissements d’allonger leur terrasses sur la route mais ces derniers font partis des plus chanceux. Pas plus loin que sur l’avenue Laurier, les commerçants ne profitent pas de la même opportunité. Viennent s’ajouter à cette injustice les restrictions de capacité d’accueil réduite à 50 % et le respect de la règle des deux-mètres. Pour les restaurants disposant d’une terrasse restreinte, il sera très difficile d’accueillir beaucoup de clients pour la saison estivale 2020.

On mentionnera également, le projet de réseau cyclable dans Rosemont-La-Petite-Patrie. Les commerçants ne cessent de le répéter : une ville plus verte, certes, mais pas au détriment des petites entreprises locales qui ont plus que jamais besoin de leur terrasse pour traverser cette période difficile.

Les propriétaires des bars Saint-Houblon, après avoir reçu une lettre de la ville leur demandant de retirer leur terrasse de leur succursale sur le boulevard Saint-Laurent pour l’aménagement des pistes cyclables, lancent un cri de désespoir sur les réseaux sociaux. En voici un extrait :

« C’était sans compter l’arrondissement Rosemont – La Petite-Patrie. En effet, on a eu la chance de recevoir une lettre vendredi le 26 juin sur la porte de notre succursale du boulevard Saint-Laurent qui exigeait de retirer notre terrasse en rue pour y construire une piste cyclable. Ça fait maintenant deux ans qu’on s’investit et s’implique dans la Petite-Italie et jamais on n’a été consultés ou prévenus d’un tel projet. Jamais on ne nous a appelés pour en parler. Jamais on ne nous a invités à une rencontre pour nous présenter le projet. Tout ce qu’on mérite comme commerçant, après deux ans d’implication, deux ans d’investissements, deux ans de notre vie, c’est une lettre à notre porte le 26 juin qui exige le retrait de notre terrasse avant le 1er juillet (oui vous avez bien lu, on nous donne moins de 3 jours ouvrables…) sans explication, sans excuse, sans rien. (…) On a encore espoir que l’arrondissement fasse la bonne chose et revienne sur sa décision. C’est certain qu’on peut trouver une façon pour qu’une piste cyclable sécuritaire puisse cohabiter avec les terrasses en rue vitales pour les restaurateurs montréalais. »

Ils mentionnent également l’importance de s’entre-aider et de rester soudés pendant cette période :

« Contrairement à ce que la plupart des gens pensent, le pire ennemi des restaurants à Montréal ce n’est pas la saine compétition qu’on se livre tous entre nous, mais bien les administrations municipales ainsi que les règles désuètes provinciales et fédérales. C’est la lourdeur bureaucratique inutile et le manque d’imputabilité de plusieurs élus et gestionnaires. »

Les petites entreprises locales ont plus que jamais besoin de notre appui pour survivre et se relever de ces trois mois de fermeture obligatoire. Soutenons nos commerçants autant que nous le pouvons en respectant les mesures sanitaires établies et en étant au rendez-vous.

© Photo Alison Slattery


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