Retour sur la première semaine de déconfinement : une reprise au goût amer – Témoignages
Retour sur la première semaine de déconfinement : une reprise au goût amer – Témoignages
La semaine dernière marquait la première semaine de déconfinement pour le monde de la restauration à Montréal ; une reprise accueillie avec enthousiasme par tous les clients mais avec un goût amer pour bon nombre de restaurateurs.
Alors que l’on parlait, à l’annonce du gouvernement, de règles strictes établies pour le bien commun mais surtout afin d’éviter une deuxième vague, la distanciation sociale ne semblait pas avoir été assimilée par un grand nombre de personnes aux premières heures du déconfinement.
Restaurateurs et chefs prennent la parole sur les réseaux sociaux pour rappeler à leurs clientes et clients l’importance des gestes barrières qui, s’ils sont négligés, pourraient mener vers une seconde vague à laquelle grand nombre de petites entreprises ne pourraient survivre.
Stephen Leslie, chef du restaurant Taverne sur le Square partage son ressenti sur les réseaux sociaux :
« Je me promène hier soir ; tant de restaurants, pas d’équipement de protection, pas de distanciation, pas de règles. Les gens au coude à coude, une fête énorme. Qu’est-ce qu’on fout ? A-t-on déjà oublié les trois derniers mois ? Ne voit-on pas ce qu’il est en train d’arriver en Floride, au Texas et en Californie ? Nous faisons un effort concerté pour nous conformer aux lignes directrices recommandées. Nous refusons des clients tous les soirs afin que les gens puissent garder leurs distances et que notre restaurant reste sécuritaire. Dans quel but ? Nous serons tous affectés par cette négligence. #Disheartensed. »
Richard Holder, co-propriétaire des établissements Le Darling, Majestique, Holder, etc. rejoint son confrère-restaurateur avec ces propos :
« À mes consœurs et confrères en restauration…
SVP ! Je ne comprends pas ; je vois des terrasses où AUCUNE mesure de distanciation n’est en vigueur, où des gens sont à moins de 2 m les uns des autres, ne portent pas de masque et ne sont pas séparés par des écrans.
La première vague de la pandémie est encore en croissance dans le monde et ici à Montréal et au Québec on agît comme si c’était de l’histoire ancienne. Franchement, si les seules conséquences étaient que ceux qui ne font pas attention seront malades, je me dirais tant pis. Mais là, on est tous affectés; une deuxième vague qui nous obligerait à fermer risque de mettre le dernier clou dans le cercueil de bien des bars et restos. On a, pour la plupart, réussi à survivre les derniers 100 jours, mais un grand nombre ne survivra pas à un deuxième confinement.
Donc, remballons no complots homéopathiques, laissons de côté nos craintes à propos de la 5G, remettons-nous des atteintes à nos droits et libertés brimés par un masque de tissu fait maison, et emboîtons rapidement le pas vers un comportement de survie collective.
Un bar ou un resto, c’est 20, 25, voire 50 et + emplois bien rémunérés, peut-on faire attention à ces entreprises qui permettent à tant de personnes de bien gagner leur vie ? Peut-on prendre la responsabilité de la survie de ces entreprises qui remettent dans la communauté 95 % de leurs recettes ?
Come on, prenons-nous en mains. Merci. IL FAUT AGIR DE MANIÈRE COLLECTIVE ! »
L’été est enfin arrivé mais ce goût de liberté ne doit pas nous faire oublier l’importance de respecter la distanciation sociale et autres mesures sanitaires. La rentrée scolaire ne sera que plus agréable si l’on pense à profiter de l’été de manière responsable !
© photo The Social Food
Écrit par Inès Duguen