Poças: (re)découvrir les vins du Douro

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La vallée du Douro, Portugal La vallée du Douro, Portugal La cave de Poças à Vila Nova de Gaia Dégustation de tawny colheita La cave de Poças à Vila Nova de Gaia André au milieu des vignes, vignoble de Quinta das Quartas André au chai du vignoble de Quinta das Quartas Les fameux lagares du vignoble de Quinta das Quartas Visite du vignoble de Quinta das Quartas Dégustation au vignoble de Quinta das Quartas Dégustation des vins Poças au restaurant Semea by Euskalduna La cuvée prestige Branco da Ribeira de Poças L'application Poças VR donne vie à l'étiquette du Trava-Linguas

Quand Pedro Poças Pintao nous a invités à faire une petite virée dans le Douro pour découvrir en primeur le dernier vin de la maison Poças, Trava-Linguas, on ne s’est évidemment pas fait prier. Embarquement immédiat: direction le Portugal!

L’histoire d’amour de Poças avec le Québec ne date pas d’hier: ses vins sont vendus à la SAQ depuis plus de 27 ans. On y retrouve de nos jours une quinzaine de produits – portos, vins de table et un excellent vermouth blanc – en plus de quelques vins d’exception en importation privée.

Fondée en 1918 par l’arrière-grand-père de Pedro, Manoel Domingues Poças Júnior, Poças est l’un des rares producteurs de porto qui demeurent à ce jour entièrement portugais et indépendants.

Aujourd’hui, Pedro dirige l’entreprise familiale avec ses cousins Jorge, Maria Manuel et Paulo. Cette quatrième génération poursuit la tradition, mais à sa façon, le regard résolument tourné vers l’avenir. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que nous sommes partis à la découverte de ce domaine novateur.

Une statue à la mémoire de Manoel Domingues Poças Júnior, l’arrière-grand-père de Pedro
Une statue à la mémoire de Manoel Domingues Poças Júnior, l’arrière-grand-père de Pedro

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Vila Nova de Gaia: la cave du Douro

La cave de Poças à Vila Nova de Gaia
La cave de Poças à Vila Nova de Gaia

À peine avions-nous foulé le sol de l’aéroport de Porto-Francisco Sá-Carneiro que nous étions déjà en route vers Vila Nova de Gaia, où Pedro nous attendait pour une visite des caves de Poças en compagnie de l’œnologue André Pimentel Barbosa. 

Juste en face de Porto, de l’autre côté du Douro, Gaia est un arrêt incontournable de la région, puisque c’est ici qu’on retrouve les caves des grandes maisons de porto. 

Historiquement, les fûts de porto remontaient le fleuve par bateau de la vallée de l’Alto Douro, à l’est, jusqu’à Vila Nova de Gaia, où ils étaient entreposés et expédiés à l’étranger. Aujourd’hui, les rares embarcations qui naviguent encore sur le Douro sont des bateaux de croisière bondés de touristes, mais la ville demeure le cœur de l’industrie du porto.

Pedro Pintao et l’œnologue André Pimentel Barbosa
Pedro Pintao et l’œnologue André Pimentel Barbosa

On rejoint donc Pedro et André au centre des visiteurs de Poças, entièrement rénové en 2018 pour accueillir le public pour des tours guidés et des dégustations. On débute la visite par un tour de la cave, où résident quelque 800 fûts de porto, certains plus que centenaires. Alors que nous défilons dans la pénombre entre les rangs de barriques empilées jusqu’au plafond, nous discutons de l’histoire de la maison – un verre de tawny colheita à la main, évidemment.

Pendant des décennies, Poças n’a produit que des vins fortifiés; ce n’est qu’en 1990 qu’elle s’est lancée dans la production de vins secs non fortifiés, dits «de table». À l’époque, le domaine faisait figure de pionnier dans la région.

Il faut savoir que bien que la production de vin dans la région du Douro remonte à l’Empire Romain, le vin fortifié comptait pour la quasi-totalité de ses exportations depuis le milieu du 18e siècle, époque à laquelle le marquis de Pombal créa par décret royal la première dénomination d’origine contrôlée au monde pour encadrer le commerce du «vin de Porto». Mais les règles se sont beaucoup assouplies au cours des dernières décennies, ouvrant la porte à la production et à l’exportation de vins de table du Douro.

Aujourd’hui, la jeune génération de vignerons apporte une nouvelle vision des vins du Douro et la maison Poças est à l’avant-plan de ce mouvement.

Le nouveau visage du Douro

André au chai du vignoble de Quinta das Quartas
André au chai du vignoble de Quinta das Quartas

Arrivé chez Poças en 2015 après avoir sillonné les vignobles du Portugal, du Chili, de Nouvelle-Zélande et d’Autriche, André Pimentel Barbosa apporte un riche bagage et un regard frais sur le potentiel des vins de la région. C’est d’ailleurs à lui qu’on doit la gamme Fora Da Série (traduction libre: série hors-série), la gamme expérimentale de la maison. 

«Même si on vient d’une riche tradition, on cherche toujours à innover, explique-t-il. J’essaie d’approcher les vins du Douro d’une nouvelle façon.»

Si les goûts des consommateurs ont beaucoup changé au cours des dernières années, le réchauffement climatique force aussi les vignerons à se réinventer et à revoir leurs pratiques. Pour André, c’est une opportunité d’explorer de nouvelles avenues.

Au chai de Quinta das Quartas, l’un des trois vignobles du domaine Poças, André expérimente avec différents cépages et différentes techniques pour élaborer les vins de cette série: cuvées parcellaires, macération en lagares (de grandes cuves rectangulaires en granit traditionnellement utilisées pour fouler le raisin), élevage en amphores, en barriques ou sous voile, bâtonnage, macération pelliculaire, etc.

Vinho de Roga, de la Fora Da Série
Vinho de Roga, de la Fora Da Série

Si le Douro est davantage connu pour ses rouges costauds, la Fora Da Série propose un éventail de profils, comme le Orange, un vin blanc de macération floral et délicat, et le Vinho de Roga, un rouge léger qu’on qualifierait de «glou-glou». Nous avons même pu goûter un délicieux vin doux de moscatel!

«On essaie de créer des vins pour différents moments, différents accords», poursuit André. «Dans le Bordelais, il n’y a qu’un type de vin. Mais le Douro est une vaste région avec plusieurs microclimats, qui produisent différents styles de vins. C’est ce que je trouve fantastique.»

Trava-Linguas: un tour de langue

L'application Poças VR donne vie à l'étiquette du Trava-Linguas
L’étiquette du Trava-Linguas prend vie avec l’application Poças AR

La dernière création d’André, c’est le Trava-Linguas, un vin rouge fruité, facile à boire, qui débarque justement en SAQ cette semaine! 

«C’est un assemblage des cépages traditionnels du Douro [Touriga Nacional, Touriga Franca et Tinta Roriz, mieux connu sous le nom de Tempranillo en Espagne], mais revisités», explique l’œnologue. «On voit de plus en plus de gens qui ne veulent pas réfléchir au vin. Ils veulent ouvrir une bouteille et avoir du plaisir», poursuit-il. 

En portugais, trava-linguas signifie «virelangue», une phrase ou une locution difficile à prononcer ou à articuler. Et ce nom ne fait pas seulement allusion au fait que ce vin fera valser vos papilles! Pour chaque marché où il sera vendu, Poças a créé une étiquette différente illustrant un virelangue local. Pour le Québec, c’est l’artiste montréalais Julien Posture qui a interprété une célèbre locution française. Saurez-vous deviner laquelle?

Histoire de s’amuser encore plus, Poças a même développé une application mobile qui donne vie à l’illustration sur l’étiquette grâce à la réalité augmentée. 

De quoi délier les langues à votre prochain souper entre amis!

En savoir plus

La maison Poças est représentée au Québec par AOC & Compagnie


Photographié par Mikael Lebleu

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