L’érable : une histoire de la résilience des Québécois et de leur force à innover face à l’adversité

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L’érable, ça fait partie d’un patrimoine, de notre patrimoine. Les Québécois sont pionniers dans le domaine, et le sirop coule dans nos veines ! L’histoire du sirop d’érable en est une de résilience et démontre qu’au Québec, l’adversité mène à l’innovation. Et aujourd’hui plus que jamais.

Le livre « Si l’érable m’était conté » raconte la ténacité des acériculteurs québécois qui n’ont jamais cessé de regarder vers l’avant, particulièrement en période d’après-guerre. En effet, la période suivant la Grande Dépression donne vie au beurre d’érable alors qu’au tournant des années 1950, les acériculteurs s’adaptent à l’arrivée des supermarchés en créant la maintenant célèbre conserve de sirop d’érable. Depuis, l’érable est un signe emblématique d’« une société québécoise appelée à faire le saut dans la modernité, passant du folklore au développement économique et technologique. »

Aujourd’hui, la crise sanitaire de la Covid-19 impose de nouveaux défis sur les valeureux acériculteurs québécois, alors qu’ils ont vu une partie de leur marché s’évaporer du jour au lendemain. Toutefois, et comme toujours, l’industrie acéricole du Québec ne se laisse pas abattre et se tourne vers l’avenir. Une autre preuve que le Québec et ses acériculteurs sont habités d’une résilience à toute épreuve et qu’on est un peuple solidaire, tissé serré.

Une passion sucrée

« Depuis des décennies, le cœur de la production mondiale de sirop d’érable se trouve ici, au Québec. Ceci grâce à des femmes et des hommes qui ont uni leurs forces, croyant en l’avenir de leur profession. Ce récit reflète la passion pour cet or blond qui a toujours fait leur fierté. C’est une histoire non seulement de luttes et de débats, mais également de collaborations et d’amitiés. » — Serge Beaulieu dans le livre Si l’érable m’était conté.

« Les producteurs et productrices acéricoles du Québec sont nés d’une volonté partagée par plusieurs de faire évoluer cette production et de travailler patiemment à persuader. Il a fallu du courage, de la sagesse, de l’humilité, il a fallu parfois baisser la tête pour mieux la relever fièrement. Il fallait tenir le gouvernail dans les heures difficiles, savoir écouter et parler aux producteurs dans les bons moments comme dans les heures les plus sombres. À de nombreuses reprises, il a fallu parcourir le Québec dans tous les sens. En fait, chaque fois que la situation l’a nécessité. Ce qui survient encore parfois. Mais la passion est toujours aussi vivante, tout comme l’ambition de propulser encore plus loin cette production d’ici sur les marchés mondiaux. »

Joël Larrivée, acériculteur de troisième génération, raconte qu’il est littéralement « venu au monde dans le sirop d’érable, son grand-père a commencé l’exploitation de l’érablière familiale en 1923. La plupart des acériculteurs travaillent le sirop depuis leur adolescence et ils ont tous une chose en commun : une passion pour la nature, pour le Québec et pour notre or blond. La liberté dans le bois c’est quelque chose. Être entouré de la nature, de l’imprévu de la nature et l’imprévu de la vie, ça fait partie de notre quotidien.

Les difficultés liées à la COVID-19

La passion du producteur est la même partout, mais la COVID-19 a amené une situation de crise exceptionnelle, comme dans tous les milieux.

Le 24 mars, le premier ministre a reconnu l’agriculture comme un service essentiel et l’acériculture fait partie de l’agriculture. Les acériculteurs du Québec étaient en pleine saison de production et cela leur a permis de continuer à produire.

La crise a cependant forcé la plupart des cabanes à sucre à fermer pour la saison et à réduire le nombre d’employés. Les érablières qui sont principalement touchées par la crise sont celles qui vendent dans les marchés publics et en restauration, soit les érablières commerciales. Les érablières de production ont pu continuer leur travail, même si cela a entraîné des changements dans les règles d’hygiène, dans les déplacements dans les régions, dans le stress lié à l’obligation d’avoir des lettres pour les barrages routiers et pour plusieurs autres obstacles.

Joël raconte : « On n’a pas trop de misère avec la distanciation sociale parce qu’on travaille dans le bois ! (Rires.)  Mais certains d’entre nous ont plus de difficultés avec la vente en ligne; on est des manuels avant tout ! »

Les solutions

Peut-on aider ? Absolument ! C’est plus que jamais le moment d’encourager l’achat local et de réinvestir chez nous en faisant preuve de solidarité.

Le Québec est le leader mondial dans le sirop d’érable, avec 72 % de la production mondiale, alors que, ensemble, le Québec et le Canada représentent 91 % de la production mondiale.  Le Québec est aussi le seul endroit où le sirop d’érable est classé et inspecté.

Il y a plus de 11 300 producteurs et productrices acéricoles au Québec — ça représente 7 400 entreprises acéricoles enregistrées, 10 500 emplois à temps plein dans les 12 régions acéricoles et une contribution au PIB du Canada de 600 millions de dollars ! C’est une force et un avantage concurrentiel que l’on doit protéger.

Face à la crise, L’Érable du Québec s’est mobilisé rapidement pour venir en aide aux acériculteurs québécois en ajustant la mission de sa plateforme Érable d’ici. Habituellement utilisée pour faire la promotion des ventes directement à la ferme, Érable d’ici aide maintenant les producteurs qui peuvent offrir la vente en ligne et la livraison.

Sur la plateforme, il est possible de voir l’offre de plus de 500 érablières québécoises, en plus des lieux où il est possible d’aller chercher ou de commander ses produits d’érable. L’initiative Érable d’ici a comme objectif d’aider les producteurs à s’adapter à la crise en leur offrant les outils pour s’ouvrir vers les consommateurs.

De plus, si les acériculteurs subissent un grand stress avec la pandémie, la nature a elle fait fi de la crise de la COVID-19 et la récolte 2020 s’annonce bonne.

« On garde le moral, confie Joël. On aimerait que l’érable soit dans tous les foyers, tous les garde-manger et tous les frigos. […] Chez nous, c’est mon épouse qui cuisine – on le met partout ! Vinaigrette, porc à l’érable, beurre d’érable sur nos toasts, on en met même sur notre gâteau au chocolat … ».

L’érable, c’est une sucrée de belle histoire.

L’histoire des producteurs et productrices acéricoles du Québec, c’est notre histoire à tous. C’est l’histoire du Québec d’hier et le défi du Québec de demain. Chaque printemps, un nouveau chapitre s’ouvre et l’histoire continue de s’écrire. La crise actuelle nous rappelle simplement combien on est fait forts, combien on est chanceux d’avoir cet or blond et combien on a le pouvoir d’investir chez nous, simplement en achetant une boîte de sirop et remplaçant le sucre par l’érable dans nos recettes!

Tastet est partenaire de l’Érable du Québec depuis maintenant deux ans. On tient à vous dire combien promouvoir l’érable est pour nous une grande fierté. Merci à Joël Larrivée, président du Syndicat des Producteurs et productrices acéricoles du Québec de l’Estrie, à Hélène Normandin, directrice des communications corporatives et à Serge Beaulieu pour son témoignage touchant dans le livre Si l’érable m’était conté.

© Photos Alison Slattery


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