Édition 2025 du Prix restaurateur Aliments du Québec au menu

Aliments du Québec au menu

Le programme Aliments du Québec au menu, qui compte plus de 1000 restaurants réservant une place de choix aux produits alimentaires québécois dans leur cuisine, souligne chaque année les établissements les plus engagés à travers le Prix restaurateur. Au sommet de cet événement, la Microbrasserie Le Presbytère, située en Mauricie, s’est distinguée lors de cette 8e édition en remportant le prix grâce à son son engagement exemplaire envers l’approvisionnement, l’utilisation et la mise en valeur des aliments québécois.

Lors d’une soirée festive au restaurant Les Botanistes à Québec, le jury a en effet salué le travail de la cheffe Isabelle Dupuis et de son conjoint et brasseur Francis Boisvert pour la mise en valeur des aliments d’ici dans leur établissement de Saint-Stanislas-de-Champlain, ainsi que pour les collaborations exceptionnelles qu’ils entretiennent avec des producteurs de leur région.

Chez Tastet, nous avons voulu en savoir un peu plus sur cette montréalaise et son conjoint natif de Saint-Stanislas pour vous en parler.

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Pourquoi avoir choisi Saint-Stanislas-de-Champlain pour Le Presbytère ?

Après avoir terminé tous les deux notre baccalauréat en enseignement des Arts à l’Université du Québec à Trois-Rivières au milieu des années 90, mais ne trouvant pas d’emploi dans notre domaine à cette époque, nous avons saisi l’opportunité de prendre la relève familiale du service de traiteur que la mère de Francis avait débuté en 1986 et qui était déjà bien établi dans le village.
Grands amateurs de bières, nous avons acquis en 2002 un local qui était disponible près de notre domicile de Saint-Stanislas pour y ouvrir notre premier restaurant dont la particularité était les bières de spécialité. Lorsque la possibilité d’acquérir le presbytère de notre paroisse s’est présentée, nous avons saisi cette chance et Francis a suivi une formation sur le brassage de bières avec Michel Gauthier, la référence au Québec dans ce domaine.

Quels sont vos passe-temps préférés ?

Francis est un grand sportif et a aussi plusieurs passions: hockey, gym, escalade, jeux vidéo, cueillettes sauvages entre autres choses. De mon côté, je suis plus pratique et moins loisirs. Heureusement que j’adore mon métier, ainsi je ne travaille jamais ! 😉 La passion commune qui nous anime toutefois demeure la musique, plus précisément le heavy metal. Nous ne manquons jamais une occasion d’aller voir un bon spectacle.

Cheffe, dans cinq ans, où vous voyez-vous ?

Je vais très bientôt célébrer mes 56 ans et je passe tranquillement les commandes de la cuisine du Presbytère à ma fille Rosaline. J’ai toujours été rassembleuse et j’aime recevoir les gens. Je me vois très bien dans cinq ans, cheffe d’un très petit établissement, toujours dans mon village, à cuisiner pour faire vivre une expérience aux gens et leur faire découvrir différents produits dans une ambiance conviviale avec mon conjoint au service. Ça serait ma retraite idéale.

Quels sont vos premiers souvenirs de cuisine à la maison ? 

Je me souviens de ma mère, lors des rassemblements de famille, avec son tablier et derrière le fourneau, qui cuisinait des cuisses de “ouaouaron”, du canard sauvage, des éperlans, le rosbif du dimanche sans oublier ses pâtés croches, elle qui était native de l’Isle-aux-Coudres. C’était chez nous que tous les événements se passaient.

Les premiers plats que vous avez cuisinés à la maison ? 

Le fameux rosbif du dimanche à ma mère et du bouilli de légumes au rôti de palette et au lard salé entrelardé, pendant que la parenté jouait aux cartes.

Vos premiers pas en restauration ? 

Entre les club sandwichs et les poutines, dans mon premier restaurant, je m’amusais à proposer à mes clients des ris de veau, des pétoncles princesses et autres plats qu’on trouvait moins au début des années 2000 dans les restaurants de campagne. J’ai appris le métier par moi-même, par passion, C’est de cette façon que j’ai fait évoluer mon menu et attiré une clientèle intéressée par ce style de plats.

Votre plat préféré au Presbytère ? Pourquoi ?

Notre orgetto du P’tit Moulin à la forestière, car il incarne parfaitement la mission et la philosophie culinaire de notre établissement, qui sont la mise en valeur des produits locaux, des comestibles forestiers et du terroir Mauricien. L’orge que nous utilisons en cuisine provient de la même entreprise qui nous approvisionne pour la microbrasserie.

Votre ingrédient préféré ? Pourquoi ? 

Le canard. Je suis une fille de chasseur, c’est un produit qui me rend nostalgique et qui me rappelle des moments précieux avec mon père. Ma mère le cuisinait merveilleusement bien, mais c’est mon père qui m’a appris à le plumer et à l’éviscérer. Bien que le goût soit très différent de la viande sauvage, j’ai toujours à mon menu du canard de la ferme Multi-Ferme située en Mauricie et dont le producteur est natif de Saint-Stanislas. C’est un produit très polyvalent que je peux donc proposer de plusieurs façons et qui fait toujours chic et festif. C’est pour moi un incontournable.

Quelle place occupent les aliments du Québec dans votre restaurant, dans votre cuisine ? 

Une place de choix. Nous nous efforçons de remplacer le plus possible les produits d’importation par des produits québécois. Nous en sommes à plus de 90 % de ceux-ci. La clientèle s’adapte et comprend notre démarche, ça a demandé beaucoup de travail pour en arriver là. C’est toujours le cas. Il faut être prêt à faire certains compromis lorsque l’on vient manger chez nous mais ça en vaut le coup !

Nous avons ouvert une boutique agroalimentaire 100 % québécoise à l’intérieur de la microbrasserie, nos clients l’apprécient beaucoup. En tant que gagnants du Prix Fourchette Bleue 2024, nous avons même un espace dédié aux produits marins du Saint-Laurent à l’intérieur de celle-ci.  (Le Prix Fourchette bleue remis chaque année par Exploramer — une institution muséale agréée, à vocation scientifique, dont la mission est de sensibiliser les publics à la préservation et à la connaissance du milieu marin du Saint-Laurent —célèbre l’excellence et l’innovation en honorant les acteurs de la pêche, de la transformation et de la restauration, dont les parcours méritent d’être reconnus).

Qui rêveriez-vous de voir venir manger au Presbytère ? 

Normand Laprise. Il a fait beaucoup pour mettre en lumière les produits du Québec, pour former la relève et pour le développement de la cuisine gastronomique au Québec. C’est un précurseur, doté d’une grande humilité et qui place le respect des humains et du produit avant toute chose.

Qu’est-ce que ça implique pour vous de remporter le Prix restaurateur Aliments du Québec au menu ? 

C’est une immense fierté familiale qui motive nos enfants impliqués dans l’entreprise. C’est une preuve que la détermination paie, même pour une petite entreprise rurale sans grandes ressources financières.

Cette distinction permet de nous faire découvrir et d’attirer une clientèle et du personnel partageant nos valeurs d’achat local, ce qui est vital dans un village peu touristique. Elle réitère l’importance de soutenir les producteurs du Québec afin de maintenir les commerces en campagne prospères.

En intégrant des ingrédients peu communs tels que les oursins, le phoque, l’alpaga, le “huitlacoche” (ou charbon du maïs) et la bardane entre autres dans notre menu, nous démocratisons ces produits en les rendant plus accessibles, participant ainsi activement à la diversité et à la redécouverte des saveurs d’ici. Je pense que nous sommes de bons ambassadeurs pour notre région.


Photographié par Alison Slattery

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