Réouverture des terrasses parisiennes : une lueur d’espoir pour Montréal ?

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Réouverture des terrasses parisiennes : une lueur d’espoir pour Montréal ? — Le coronavirus vu d’Europe 

Pays durement touché par la COVID-19 en Europe, la France enregistre à ce jour près de 30 000 morts et environ 154 000 cas confirmés. Il va sans dire que la région parisienne a été l’une des régions en France a dénombrer le plus de cas. La semaine dernière, pourtant, la capitale française a accueilli à nouveau, avec un grand soupir de soulagement, ses terrasses de bars et autres bistrots. C’est avec un masque et accompagnés de mesures de distanciation sociale que Parisiennes et Parisiens se sont retrouvé.e.s sur des terrasses agrandies et aménagées spécialement pour ces circonstances extraordinaires. Les terrasses marquent d’ailleurs la première étape de la réouverture progressive des restaurants avec une date très attendue : l’ouverture des salles à manger le 22 juin.

La France, comme de nombreux pays d’Europe s’est endormie péniblement pendant deux mois (du 17 mars au 11 mai) durant lesquels chaque sortie à plus d’un km de chez soi était prohibée ou, dans le meilleur des cas, contrôlée très rigoureusement. Ce retour, plus qu’attendu, des terrasses parisiennes symbolise un art de vivre à la française et une forme de liberté ancrée dans la culture populaire. Alain Fontaine, restaurateur à la tête de l’association pour la reconnaissance des bistrots et cafés de France au patrimoine culturel immatériel de l’humanité explique cela en disant : « C’est un lieu de contemplation: regardez les guéridons, ils sont installés face à la rue, les deux chaises côte à côte pour regarder les gens qui passent et commenter. La terrasse c’est un spectacle, où l’on regarde la comédie humaine se jouer. » Malgré la météo mitigée en région parisienne, les terrasses s’étendent, s’étirent, s’allongent pour permettre aux parisiens de se réunir et aux commerçants, de reprendre un semblant d’activité.

À contrario, lorsque les beaux jours sont arrivés, Montréal s’est trouvé bien vide sans ses terrasses bien-aimées. Terrasses de bars, de cafés, cachées, sur les toits, la ville recèle de petits trésors. Sous toutes les formes, couleurs et aménagements, on pense avec nostalgie, par exemple, à la terrasse fleurie du Furco, celle entourée d’un beau potager du Vin Papillon, celles éclatantes de couleurs de Cicchetti ou de La Buvette chez Simone, celle aux airs européens du Henrietta et on en passe…

En temps normal, toujours pleines à craquer, les terrasses montréalaises attestent une joie de se retrouver lorsque le soleil pointe le bout de son nez, d’apprécier la belle compagnie et les bonnes choses ! Cette année, malheureusement nul ne sait si la métropole profitera de ses belles terrasses.

Au delà d’une mélancolie certaine de partager un verre bien accompagné, ce silence assourdissant sur une ouverture potentielle des terrasses laisse des centaines de restaurateurs — et des milliers de clientes et de clients — dans le flou le plus complet. Ce silence touche tout autant des milliers de personnes privées d’emploi, inquiètes d’une menace de fermetures définitives et un avenir plus qu’incertain pour le milieu de la restauration. Rappelons aussi que nos bars, ces grands oubliés, ne peuvent toujours pas vendre d’alcool à emporter.

Qu’est ce que Montréal sans ses terrasses, ses bars et ses restaurants ? Si d’autres pays peuvent le faire avec des mesures adéquates, pourquoi pas nous ? On espère de tout cœur revoir nos terrasses à l’été 2020.

© Photo The Social Food


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