Édith Cochrane goûte aux saveurs de sa région natale en Abitibi-Témiscamingue
Cette fois-ci, c’est en direction d’Abitibi-Témiscamingue que Tastet accompagne l’Union des producteurs agricoles dans sa grande tournée provinciale en l’honneur du mouvement Mangeons local plus que jamais ! La Fédération de l’UPA d’Abitibi-Témiscamingue, en collaboration avec Goûtez AT, a chaleureusement accueilli l’ambassadrice de la région, Édith Cochrane, avec toute une journée à l’agenda ! Nous avons visité tour à tour le Centre jardin du Lac Pelletier, la Ferme La Poul-a-ries, Écoboeuf et Les potagers du pouce vert où nous avons fait la rencontre de producteurs engagés et surtout, amoureux de leur coin de pays !
Native d’Amos, mais qui a vécu à La Sarre les 10 premières années de sa vie, Édith Cochrane est une comédienne et animatrice accomplie. Connue entre autres pour ses rôles dans les séries Les Invincibles, Complex G et Unité 9, pour n’en nommer que quelques-unes, on la retrouve aussi sur nos écrans à l’émission Les enfants de la télé qu’elle anime depuis 2014. En plus de son travail artistique, Édith mène un autre projet qui lui tient beaucoup à cœur, puisqu’elle et sa famille cheminent depuis trois ans vers l’autosuffisance alimentaire. D’ailleurs, nous pouvons suivre leur périple à travers la série documentaire C’est plus qu’un jardin diffusée à UnisTV.
Véritable havre de paix, l’Abitibi-Témiscamingue est un des secrets les mieux gardés du Québec ! Malgré l’éloignement des grands centres, beaucoup de belles choses se passent dans les champs de la région. Les productions bovine, céréalière et laitière foisonnent en Abitibi-Témiscamingue, mais ce n’est pas tout et on y compte près de 600 entreprises agricoles qui emploient plus de 2 000 personnes. Nous avons découvert une région en pleine croissance, elle dont le nombre de ferme augmente depuis deux ans.
Centre jardin du Lac Pelletier
Au cours des dernières années, la production maraîchère a connu une forte évolution en Abitibi-Témiscamingue et le Centre Jardin du Lac Pelletier contribue à celle-ci. Le centre dispose de plus de 22 500 pieds carrés de superficie, soit l’équivalent de 6 serres, lui permettant d’accueillir des dizaines de milliers de plants de fleurs vivaces annuellement. Et plus de 200 variétés de plants de légumes seront produits cette année ! Le centre offre un service d’autocueillette permettant aux clients de choisir eux-mêmes leurs produits. Nous avons rencontré Suzie Ethier, la jeune productrice-propriétaire du Centre du Lac Pelletier, qui a assurément de grandes idées et une passion contagieuse. Elle s’est lancée dans le monde agricole pour ses enfants, il y a six ans, avec l’espoir de leur offrir un monde meilleur en plaçant l’environnement au cœur de sa mission. « Il n’y a rien qui nous fait plus plaisir que de voir des familles venir avec leurs enfants cueillir dans les serres. Les enfants découvrent de quelle façon les légumes poussent et se réapproprient un peu l’agriculture », a raconté Suzie Éthier.
Tout juste débarquée de l’avion, Édith s’est rendue au Centre Jardin du Lac Pelletier où elle s’est aussitôt empressée de discuter avec Suzie. Comme deux gamines, elles se sont promenées le long des serres, cueillant tout ce qui leur plaisait. « Comment ça se fait que pour les gens autour d’ici, Suzie c’est pas leur meilleure amie, je veux dire c’est la main qui nous nourrit », s’est exclamée Édith, visiblement impressionnée par le projet qui se trouvait sous ses yeux.
La Poul-a-ries
Situé dans la ville du même nom, La ferme La Poul-a-ries regroupe un grand éventail d’espèces animales. Nous avons eu droit à tout un comité d’accueil en arrivant à la ferme ; poules, canards, chevaux miniatures, lapins, alpagas… Mais l’émeu fut le véritable clou du spectacle. Depuis peu, la ferme La Poul-a-ries fait l’élevage de bovins et elle a déjà remporté un concours organisé par le Syndicat des producteurs de bovins de l’Abitibi-Témiscamingue. Derrière cette entreprise florissante se trouve Mélanie Rivard, coiffeuse devenue productrice agricole, qui s’implique grandement au sein de sa communauté et de l’UPA en plus d’appuyer les agricultrices en Abitibi-Témiscamingue. Amoureuse de son travail et de ses animaux, Mélanie Rivard ne chôme jamais. Même devant la télé, elle trouve le moyen de faire un peu de travail, nous a-t-elle dit.
Autour de la table, lors du dîner −un délicieux repas mettant en valeur les produits du terroir−, l’ambassadrice Édith Cochrane a été surprise de découvrir que la région d’Abitibi-Témiscamingue ne possède aucun abattoir qui permet de commercialiser la viande localement dans les restaurants ou les commerces de la région. Le seul existant permet seulement la vente à la ferme. « Ça n’a pas d’allure, il faut que ça change », a-elle dit. La réglementation en place empêche actuellement les producteurs de faire l’abattage eux-mêmes, sauf pour leur consommation personnelle. Par conséquent, les animaux doivent voyager des centaines de kilomètres pour revenir sur les tablettes, une réalité qu’Édith espère voir changer au cours des prochaines années.
Écoboeuf
Avez-vous déjà entendu parler d’une ferme carboneutre ? Non ? C’est peut-être parce qu’elles ne sont pas monnaie courante. Le terme « carboneutre » signifie que le pâturage et la forêt sur la ferme captent autant de carbone que ce qui est émis par les animaux, la production et le transport. L’entreprise Écoboeuf se spécialise en production de bœuf nourri exclusivement à l’herbe. Ses produits sont vendus dans des boutiques spécialisées en Abitibi et dans le grand Montréal. Il va sans dire que les bouvillons sont élevés sans hormones ni antibiotiques. Du haut de leurs 26 ans, Simon Lafontaine et Frédérique Lavallée ont fondé ensemble ce projet, tout en étant encore étudiant.e.s respectivement au doctorat et à la maîtrise. Avec une passion commune pour l’environnement, ils ont chacun leur propre champ d’expertise qui leur permet de contribuer dans différents aspects de l’entreprise. « L’agriculture peut être un levier phénoménal en termes de lutte aux changements climatiques et c’est ce qui nous a rappelés en Abitibi », a expliqué Simon. Mine de rien, Simon est la quatrième génération sur la ferme familiale : une excellente nouvelle pour la relève agricole !
Édith a eu droit à une visite guidée de la terre à bord d’un chariot. Elle en a profité pour questionner Frédérique et Simon à propos de leur projet, curieuse d’en savoir plus sur le fonctionnement d’une ferme carboneutre. De plus, elle a même eu l’honneur d’aider Frédérique à changer le troupeau de pâturage. Édith avait rarement eu l’occasion d’approcher un troupeau de si près et a trouvé les bêtes quelque peu imposantes. C’est avec un grand sourire qu’elle a vu les animaux se mettre à courir jusque dans la parcelle voisine, une expérience mémorable !
Les potagers du pouce vert
Certifiée biologique par Écocert Canada, Les potagers du pouce vert est une ferme maraîchère d’une diversité incroyable ! On y trouve des légumes, des épices, ainsi que plusieurs arbres fruitiers qui ont été plantés pour élargir l’offre de l’entreprise. Et si les potagers sont fascinants à visiter, la femme qui en est à l’origine l’est encore plus : Christine Dakuyo. Originaire du Burkina Faso, elle est arrivée en Abitibi-Témiscamingue avec l’intention de pratiquer l’agriculture comme elle le faisait déjà dans son pays natal. « Quand j’ai dit ça à mon mari, il m’a dit, “je pense pas ma belle; c’est pas que je veux pas, mais j’ai pas des millions pour démarrer une ferme” », a-t-elle raconté en riant. En effet, ce n’est pas un secret : se lancer en agriculture peut être très coûteux, mais Christine a décidé de travailler la terre « à l’africaine » comme elle dit, en utilisant des techniques du Burkina Faso. « En Afrique, on est capable de travailler sans la grosse machinerie, on se débrouille bien. Je me suis dit que je devrais être capable de faire la même chose ici », a déclaré Christine. Aujourd’hui, elle fait pousser à peu près tout ; des pois, de l’ail, des betteraves, des carottes, des concombres, des tomates et plus encore. À notre grande surprise, elle a même réussi à faire pousser du melon d’eau ! Elle a tenté de cultiver des arachides et du riz, mais pour l’instant, ça n’a pas fonctionné. Elle prépare des paniers pour ses clients et vend aussi dans quelques marchés publics de la région, souvent accompagnée de sa fille et son garçon.
À peine entrée dans la serre, Édith voulait déjà prêter main-forte à Christine. « Je peux t’aider à en cueillir, tu sais. Je suis d’une très grande efficacité ! », a-t-elle dit le sourire aux lèvres. Elles ont fait le tour des serres ensemble, goûtant les diverses variétés de tomates qui y poussaient, ainsi que d’autres légumes. Édith est même repartie avec un beau panier de légumes pour la route !
La fierté abitibienne
On ne va pas se le cacher, l’Abitibi-Témiscamingue ce n’est pas la porte d’à côté, mais on referait la route n’importe quand pour ses beaux paysages et ses producteurs en or. Comme d’habitude, nos visites en région passent à la vitesse de l’éclair, mais elles sont toujours aussi agréables et enrichissantes. D’ailleurs, Édith a ressenti une grande fierté en revenant en Abitibi-Témiscamingue et en visitant les producteurs de sa région. « Je suis vraiment fière et je trouve que ce programme-là, Mangeons Local, c’est vraiment un pont avec les producteurs et productrices qu’on connaît peu », a-t-elle dit. « L’UPA m’a appelée pour me demander si je voulais être ambassadrice d’une région pour Mangeons local ! Ils ne m’avaient même pas dit que c’était en Abitibi-Témiscamingue, mais pour moi c’était évident. Je veux dire, ça fait des années qu’on devrait tous manger local », a-t-elle annoncé, l’air résolu.
Pour Édith, ce fut un agréable retour aux sources dans cette région où elle se souvient avoir grandi. Une chose est certaine, les producteurs et productrices de l’Abitibi-Témiscamingue, tout comme les habitants, sont fiers de leur région, et avec raison ! On a déjà hâte de revenir, mais en attendant, il nous reste encore bien des régions à explorer et des producteurs à rencontrer !
Écrit par Britanny Clarke