Nourriture de l’espace : que mangent les astronautes ?
Êtes-vous curieux de découvrir ce que les astronautes mangent ? Nous oui ! À l’occasion de la prochaine mission du Canadien David Saint-Jacques, on a eu le privilège d’être invités par l’Agence spatiale canadienne pour vivre l’expérience gastronomique spatiale, en goûtant à la nourriture de l’espace, et pouvoir vous en donner tous les détails. Le temps d’une rencontre, on a donc vécu un « repas spatial » pour donner une idée de ce qui attend les astronautes de l’Expédition 58/59 pendant les 6 mois de leur voyage en apesanteur !
Les produits choisis pour cette mission doivent se plier aux critères spatiaux, c’est-à-dire qu’ils:
- ne doivent pas prendre trop de place
- ne pas être trop lourds
- être nutritifs
- être très goûteux (le sens du goût diminue lorsque la gravité disparaît)
- ne pas faire trop de miettes (sinon elles s’envolent !)
- doivent se conserver pendant au moins toute la durée de la mission.
Souvent, par souci d’économie, la Station spatiale internationale (SSI) fait son épicerie au même endroit que vous et nous ! Pour une dose de fraîcheur qui fait plaisir, l’équipe au sol inclut également des aliments frais dans les colis pour arracher un sourire aux astronautes gravitant autour de note planète.
La SSI élabore un menu permanent pour leurs astronautes. Il comporte trois repas par jour et une petite collation. Et évidemment, les astronautes qui seront envoyés six mois dans l’espace sont consultés.
Comment les aliments qui quitteront la terre ont-ils donc été choisis ? Avec une dégustation : David Saint-Jacques a goûté plus de 50 produits ! Il les a ensuite notés sur une échelle allant de véritables délices à des plats difficiles à digérer. Pour minimiser le dépaysement, la SSI permet aux astronautes d’inclure dans leur diète des éléments plus personnels. C’est pourquoi les astronautes qui monteront à bord du vaisseau spatial Soyouz en décembre prochain pourront entre autres déguster les fameux biscuits à l’érable à l’effigie de la feuille du même arbre ; pas plus canadien que ça !
À notre plus grande surprise, la table installée au centre de l’humble salle où nous sommes accueillis est remplie de plats qui semblent familiers et qui pour la plupart cachent, du moins de loin, un potentiel gourmand surprenant. La dégustation est une expérience particulière remplie de haut et de bas : 4 sortes de poissons fumés (dont un à l’érable), poivrons et tomates déshydratées, des crevettes épicées, une lasagne et un pad thaï, pâtés, etc. Le meilleur item selon nous ? Le dessert ; des noix, des fruits séchés, de la noix de coco déshydratée et un biscuit à l’érable (qu’on trouve en épicerie), le tout nappé d’une sauce au chocolat — on pourrait manger ça en regardant la télé. Le pire ? Les pâtés de homard et de crabe dont la texture évoque les conserves de nourriture pour chats.
Avec autant de poisson, impossible de ne pas se questionner sur l’odeur. Ce à quoi notre guide pour la journée, Nathalie Hirsch, une experte en nutrition à l’Agence spatiale canadienne, a répondu en affirmant que les odeurs étaient prises en considération : « On cherche habituellement de la nourriture qui n’a pas une forte odeur, mais si l’ensemble de l’équipage aime le poisson, alors il y a un commun accord».
Pour en savoir plus sur l’alimentation des astronautes lors de leur mission, on vous conseille fortement les vidéos, aussi comiques qu’informatives, de celui qu’on voudrait tous avoir comme oncle, notre astronaute canadien préféré, Chris Hadfield.
Visite intéressante et menu intrigant, on a beaucoup apprécié notre court passage dans les cuisines de l’Agence spatiale canadienne ! On n’est pas encore prêt à réserver à la nourriture de l’espace une place dans notre carte gourmande de la province, mais chose certaine, on est bien loin des mets très peu appétissants qui étaient servis aux astronautes de l’autre millénaire. Qui sait, peut-être que dans 20 ans, la SSI et la nourriture de l’espace écriront le prochain chapitre du tourisme gourmand alors que les foodies aventuriers pourront jouer au Guy Laliberté pour bien manger.
Écrit par Samuel Gauvreau Des Aulniers