Faux avis Google : des restaurateurs victimes de chantage numérique
Plusieurs adresses montréalaises sont sabotées par de faux avis Google créés par des cybercriminels.
Ouvrir un restaurant, c’est un pari d’amour et de courage! C’est investir corps et âme pour offrir du bonheur à travers une expérience; c’est vivre au rythme des services, des clients, des imprévus, des nuits trop courtes et des matins trop tôt. C’est un métier exigeant, souvent ingrat, mais porté par une passion indestructible : celle de nourrir les autres!
Cette semaine, cette passion a été ébranlée. À Montréal, plusieurs établissements respectés — parmi lesquels Limbo, Salle Climatisée, Bistro La Franquette et Le Violon — ont été la cible d’une attaque d’un nouveau genre : une vague coordonnée de faux avis Google. En quelques heures, leurs notes ont chuté, sabotées par des critiques mensongères évoquant des plats inexistants, des serveurs imaginaires et des expériences inventées de toutes pièces. Puis, comme dans un scénario de cybercrime, un autre avis surgit où un individu propose de faire disparaître les mauvais avis… C’est le cas du resto Le Violon qui a reçu plusieurs mauvais commentaires, et ensuite un avis d’un certain Mitchell qui mentionne ceci : “Consultez mon profil, propriétaire d’entreprise, contactez-moi, supprimez tous les avis à une étoile”. Or, selon la journaliste Anne-Sophie Poiré de 24heures, qui a elle-même écrit aux escrocs, les avis seraient effacés seulement en échange d’argent. Un véritable chantage numérique honteux!
Ces gestes ne sont pas anodins. Ils frappent là où ça fait le plus mal : dans la fierté, la crédibilité, et la confiance patiemment bâtie entre un restaurant et son public. Toujours selon l’enquête de Anne-Sophie Poiré, L’Association Restauration Québec (ARQ) parle d’une première du genre dans la province, mais ce type d’extorsion s’est déjà répandu ailleurs dans le monde — de Paris à New York, les faussaires de l’avis en ligne prospèrent sur la peur et la vulnérabilité des restaurateurs.
Les restaurateurs passent maintenant leurs soirées à signaler des faux comptes, à plaider auprès d’un algorithme impassible pour sauver une réputation construite en milliers d’heures de dure labeur.
Chez Tastet, notre position est claire : le vrai mérite d’être défendu! Nous avons bâti notre guide sur une promesse : si on en parle, c’est que c’est bon. Sinon, on n’en parle pas. Nous croyons à une critique sincère, bienveillante et constructive, qui soutient le travail des artisans plutôt que de le détruire.
Alors, à tous ces restaurateurs qui continuent d’allumer leurs fours malgré la tempête : merci! Et à vous, lecteurs et gourmands : la prochaine fois que vous passez un bon moment dans un restaurant, laissez un mot, un 5 étoiles! Parce qu’à l’ère des faux avis, dire la vérité est un acte de solidarité.
Source : 24heures
Écrit par Valérie Boutet
Photographié par Alison Slattery