Le Terroir Viticole Québécois : une richesse grandissante !

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Qui aurait cru qu’un jour le Québec boirait son propre vin? Et qu’il en redemanderait encore! Avant les années ’80, la viticulture comme secteur économique au Québec était inconcevable. Quarante ans plus tard, le vin québécois est une des plus grandes fiertés de son terroir. Au début, c’était la tendance de consommer local qui a favorisé son essor, mais aujourd’hui, c’est la qualité qui explique sa popularité. Qu’est-ce qu’on lui trouve? Le vin québécois se cherche encore une identité claire, mais déjà nous pouvons reconnaître sa grande diversité, la singularité de ses cépages et la fraîcheur qui est l’élément clé pour l’apprécier à sa juste valeur. 

Quand on parle de terroir dans le monde du vin, il s’agit de ces deux grands axes : les conditions naturelles du vignoble (le climat, le sol, emplacement géographique) et le facteur humain (savoir-faire, à la vigne et dans la cave, choix de cépages plantés).  Au Québec, ça fait peu de temps que toutes ces considérations sont rassemblées. Les premières vignes rustiques Vitis Riparia que les colons français ont trouvées sur l’Île d’Orléans donnaient un vin âcre imbuvable et les pieds de vignes que l’on importait d’Europe ne survivaient pas aux hivers québécois. Dans les années 1850, on se rapproche du but lorsque des hybrides sont plantés dans le sud de la province. Mais le manque d’expertise anéantit tous les efforts. 

Qu’est-ce qui a changé? Comme toujours, on s’est adapté. À l’heure actuelle, pour répondre aux conditions climatiques du Québec, on plante principalement des hybrides, Frontenac, Vidal, Marquette, Maréchal Foch et Saint-Pépin pour n’en nommer que quelques-uns. Ce sont des vignes qui, à l’issue d’un croisement en laboratoire entre une vigne rustique et une vigne noble (Vitis Vinifera), offrent à la fois résistance, adaptabilité et qualités gustatives. Les cépages européens, comme le Chardonnay, le Pinot Noir, le Pinot Gris et d’autres, s’acclimatent bien au Québec et sont en croissance dans nos vignobles. Si certains producteurs choisissent de les laisser derrière, c’est notamment parce qu’ils exigent d’être recouverts l’hiver pour survivre, un processus coûteux en temps et en dollars. On compte sept régions distinctes de production de vin au Québec, chacune ayant son micro-climat, ses particularités de sols, et donc proposant une version unique des différents cépages.

Qu’est-ce qui a également changé? On a commencé à s’aimer. Ici, ce qui nous démarque, c’est la fraîcheur saillante de nos vins. Les blancs, les rosés, les effervescents comme les rouges font merveilleusement saliver grâce à cette acidité particulière qui structure le vin. Cette composante permet de construire d’excellents accords de contrastes avec la richesse des plats de la gastronomie québécoise. De légers à moyennement corsés, nos vins dépassent rarement le 13% d’alcool. Au nez, à chaque cépage ses arômes. Dans les rouges et les rosés, on retrouve souvent la canneberge, la framboise, la petite cerise acidulée. Quelle belle connivence avec les petits fruits qui parsèment nos champs!

L’utopie de produire des vins à l’image de ceux de nos voisins ontariens ou des Européens s’est épuisée naturellement au profit d’un désir de travailler avec la singularité de notre matière première, notre propre raisin. Aujourd’hui, les vignerons québécois composent avec la nature, parfois non sans difficulté, et explorent les différentes façons de faire le vin. Ils utilisent la méthode de la macération carbonique, comme dans le Beaujolais, pour exacerber le fruit et assouplir les angles du vin. Ils macèrent leurs blancs avec la peau (méthode des vins orange) pour conférer certains arômes, donner un peu plus de structure et de matière. Grâce à des barriques neuves ou anciennes, ils bonifient certains vins qui exigent soit un apport en oxygène, soit un gain des arômes du bois. Outre les vins secs, le Québec propose aussi une belle sélection de vins doux issus de la vendange tardive ou du passerillage des raisins et des notoires vins de glace.      

Qu’est-ce qui est en train de changer? Notre relation avec la nature. En effet, le Québec a amorcé un important virage en culture biologique et certains domaines emboîtent le pas de la vinification naturelle, c’est-à-dire sans aucun intrant chimique. Que ce soit pour minimiser l’empreinte écologique ou pour révéler plus fidèlement le terroir du vin, les démarches bios et nature demandent beaucoup de travail. 

Pour éviter de traiter le vignoble avec des produits de synthèse, les vignerons doivent anticiper les maladies qui pourraient surgir et procéder à toutes sortes de mesures dans leur vignoble.  

Le mouvement du bio prend de plus en plus de force, et c’est à croire qu’il deviendra peut-être un des piliers identitaires de la vitiviniculture au Québec. C’est magique ce qui est en train de se passer. Continuons d’encourager nos producteurs québécois, en s’approvisionnant des vins de notre terroir sous la bannière ‘’Origine Québec’’ à la SAQ, et en cultivant l’amour que l’on a pour les vins qui goûtent le Québec!


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