Pâtissière, c’est déjà toute une promesse. Ajoutez le mot “chocolat”, on est de plus en plus intéressé. Faites précéder le mot “pâtissière” par le mot cheffe et là on décolle vers du bonheur. Léa Godin Beauchemin, c’est ça : du bonheur dans toutes ses assiettes. La cheffe pâtissière a récemment été élue “Cheffe pâtissière de l’année” lors de l’édition 2023 des Lauriers de la gastronomie québécoise.
Cheffe pâtissière pour les excellents restaurants montréalais Bouillon Bilk, Cadet et Place Carmin, Léa est le genre de cheffe que toute brigade voudrait avoir et le genre de pâtissière qui, à la fin d’un repas plantureux alors que vous êtes déjà repu.e.s au-delà du raisonnable, vous présentera un de ses délicats desserts auquel vous succomberez. Une cheffe toute en douceur et en modestie qui a été honorée par le jury et le grand public.
Pour leur cinquième édition, les Lauriers tenaient leur gala dans les superbes locaux de New City Gas. Autre intervenant majeur et commanditaire officiel de ce prestigieux gala, Cacao Barry, innovateurs et explorateurs de l’excellence gustative du cacao de qualité, protecteurs de sa diversité et impliqués dans la pâtisserie française depuis 1842, présentait la catégorie “Chef.fe pâtissier.e”de l’année 2023.
La fête a battu son plein, de beaux discours ont été prononcés, de délicieux petits plats ont été servis et de nombreux prix ont été remis. Parmi ceux-ci, celui remis par le talentueux Directeur Créatif chez Cacao Barry, Ramon Morató à Léa — une sorte de médaille d’or — a particulièrement retenu notre attention et nous avons voulu en savoir un peu plus sur cette cheffe pâtissière habituellement très discrète. Voici donc quelques questions auxquelles elle a bien voulu répondre.
Tes premiers pas en pâtisserie à la maison ?
Petite, je suivais les activités de la famille en cuisine et notamment ma mère. Mon premier dessert préféré a sans doute été un gâteau au chocolat, le truc de base que l’on préparait dans les maisons québécoises il y a une vingtaine d’années. Plus tard, j’ai commencé à m’intéresser à des blogues et à des émissions de télévision portant sur la cuisine en général.
Tes premiers pas en pâtisserie resto ?
À Longueuil, sous les ordres de la cheffe Chloé Migneault-Lecavalier, partie plus tard à Pointe Saint-Charles fonder Lecavalier Petrone avec Loïse Desjardins-Petrone. Mes deuxièmes pas ont été faits avec la cheffe pâtissière Mélodie Perez Mousseau avec qui j’étais devenue amie à l’école de pâtisserie que nous fréquentions à Longueuil. Lorsque Mélodie est arrivée chez Bouillon Bilk, elle m’a demandé de me joindre à l’équipe.
Depuis quand travailles-tu pour Place Carmin, Bouillon Bilk et Cadet ?
J’ai commencé comme pâtissière chez Bouillon Bilk en 2015.
Ton dessert préféré (pour toi-même) ?
Encore et toujours du chocolat, par exemple un gâteau au chocolat avec des petits boutons de chocolat colorés dispersés sur le dessus. Ah, et puis je dois avouer que Le Vert, ce dessert du très grand chef pâtissier Patrice Demers — mon idole, comme pour beaucoup de pâtissiers et pâtissières — à base de pommes vertes et bien sûr de chocolat figure dans le haut de ma liste de coups de cœur. On trouve dans ce dessert toutes sortes de voyages sublimés par les pistaches, la coriandre, l’huile d’olive et le yogourt.
Ton dessert préféré à préparer au resto pour la clientèle ?
Tous les desserts à l’assiette que j’adore préparer ; ils sont complexes et très riches en émotions provoquées chez toute personne aussi gourmande que moi.
Quelle importance occupe le chocolat dans tes desserts ?
Comme c’est
un de mes préférés, cet ingrédient occupe une place importante dans ma cuisine, en raison notamment de la riche palette de saveurs qu’il offre.
Avec quelle cheffe ou quel chef aimerais-tu prendre un repas ?
Bien entendu Patrice Demers pour la raison invoquée précédemment et aussi Josée Di Stasio dont j’admire autant le travail que la personnalité et qui figure également dans la liste de cœur de ma maman.
Et quel dessert penses-tu viendrait clore ce repas ?
Je sais c’est un peu surprenant et on pourrait sans doute s’attendre à un choix plus complexe, mais j’adore les churros préparés au restaurant Alma et c’est ce que je choisirais pour conclure ce repas.
Écrit par Jean-Philippe Tastet
Photographié par Mikael Lebleu