Bistro Le Cerf-Volant: excellent apportez votre vin dans l’Est de Montréal

L’est de la ville peut se réjouir de l’arrivée du Bistro Le Cerf-Volant, qui redonne vie au local de l’emblématique Taverne Reeves de Tétreaultville, à deux pas du non moins illustre Chez Simon cantine urbaine. Ce restaurant propose une expérience « apportez votre vin » qui se démarque de l’offre actuelle du quartier par son concept haut de gamme et son engagement envers la qualité. Sa cuisine moderne de style bistronomique met de l’avant des produits frais et de saison, convivialité et authenticité se mêlant à une gastronomie d’actualité.

Le mandat de revitaliser l’espace a été confié à l’atelier Catherine Catherine, qui avait pour défi principal de respecter l’essence de la Taverne Reeves. On peut dire que c’est réussi! Le décor est magnifique, feutré et enveloppant. Coup de cœur pour la charmante terrasse intime à l’avant du restaurant, la céramique brune cannelée qui habille la station de service et les luminaires en plexi noir qui apportent une touche moderne à l’espace – même les chaises de la taverne ont été conservées en clin d’œil. Chapeau!

Nouveau départ

L’aventure du Cerf-Volant représente le nouvel envol de deux anciens partenaires passionnés de la restauration, Matthieu Bonneau et Benjamin de Châteauneuf.

Matthieu évolue dans le domaine de la restauration depuis le début des années 2010 ; il avait à l’époque créé le comptoir « L’emporte-pièce », qui avait connu un franc succès. Depuis, il roule sa bosse dans plusieurs « apportez votre vin » de l’île de Montréal et de la Rive-Nord, où il a notamment fait  la rencontre de Benjamin, alors chef associé du Coup-Monté. Benjamin (ex-Chez L’Épicier, Café Vasco da Gama) a, depuis, rendu son tablier afin de se concentrer sur les opérations du Marlow, ouvert en 2021 sur la Rive-Sud, un autre apportez votre vin à ajouter à votre liste!

Le Cerf-Volant se veut un retour aux sources pour Matthieu, qui demeure dans le quartier depuis quelques années. C’est d’ailleurs sa copine, qui a lancé l’idée du nom ludique « Cerf-Volant » lors d’une balade dans le parc où les familles se rassemblent souvent pour faire virevolter ceux-ci. Il convainc Benjamin de se joindre à lui dans ce projet d’envergure. Matthieu documente le processus des rénovations et, grâce à sa forte présence sur les réseaux sociaux, le Cerf-Volant devient rapidement une adresse prisée dans l’est de Montréal.

C’est aux bons soins de ce dernier que vous serez accueilli, et quel accueil ! Matthieu est doté d’un charisme fou et d’une attention envers ses clients qui est remarquable. En salle, Katherine Lapierre (ex-Annette bar à vin), maître d’hôtel et étudiante en gestion d’établissement à l’ITHQ, mène le bal. Elle dirige l’équipe avec une crédibilité et une rigueur dignes des plus grands restaurants. Katherine nous précise qu’elle a même quitté son « job d’adulte » pour revenir à sa passion, la restauration. Si vous attendiez l’occasion parfaite pour sortir les grosses quilles de votre cellier, elle saura définitivement vous conseiller pour trouver le plat idéal pour les accompagner.

Des saveurs uniques et raffinées

Le menu, élaboré par Robert Lapaj (Doubletree Hilton, L’Ardoise) – assisté du sous-chef Michel Dérisier (Molière par Mousso) – tous deux diplômés de l’école hôtelière, travaillent de pair afin de créer des plats réfléchis, alliant perfectionnisme et créativité.

Bien que le restaurant offre une formule cinq services, nous nous sommes laissés guider par les suggestions de Matthieu et avons opté pour plusieurs options à la carte. Nous devons dire que la dégustation fut au-delà de nos attentes, à commencer par l’amuse-bouche : chou-fleur rôti, anchois, crème de burrata, servi avec une délicieuse sauce Romesco – c’est un départ en force!

S’ensuit le tartare de thon – une combinaison à tout le moins surprenante de kiwi, sirop de citronnelle, noix de coco et chips de taro craquantes. L’amalgame rappelle les Caraïbes, c’est le plat estival par excellence! Tout comme le suivant : le ceviche de pétoncles façon carpaccio, baignant dans une marmelade de fruit de la passion acidulée, gel de melon miel, coriandre et chips de plantain. Une œuvre d’art en soi. C’est en délicatesse, et on adore.

Notre coup de cœur – définitivement les pierogis farcis de champignons café et cèpes. Servis ici sur un étagé de crème sûre, purée de betterave, oignons confits, recouverts de padano. Il faut dire que le chef est polonais, et qu’il fait honneur à son pays d’origine!

On a aussi beaucoup apprécié le ris de veau poêlé au beurre – un classique français, ici revisité aux accents asiatiques. Mousseline de pois verts, wasabi, gingembre et mayonnaise au sésame noir ; la cuisson est impeccable, on se délecte!

Vient le trou normand pour prendre la pause – rhum blanc, sorbet coco, émulsion gingembre. On passe ensuite au plat de résistance – la poitrine de canard, shichimi tōgarashi, suprêmes de pamplemousse, fenouil braisé sur purée de panais et gel de tamarillo. Les saveurs sont tranchantes, voire explosives en bouche, et ça marche! Ici, on ne fait pas dans les petits plats à partager, les portions sont généreuses et c’est absolument réconfortant!

Place aux desserts – parce que oui, nous les avons tous essayés! Mention spéciale au fameux beigne butterscotch-bacon, servi avec glace vanille, une création de Matthieu. C’est décadent, et on y pense encore!

Le Cerf-Volant amène définitivement une nouvelle vision à l’offre culinaire du quartier, redéfinissant les standards avec des plats soigneusement élaborés. Une belle sélection de cocktails sans alcool est également disponible pour répondre à la tendance actuelle. L’ambiance est animée sans être bruyante et les prix reflètent la qualité et le soin apportés à chaque plat. 

Pour une date en amoureux ou en groupe, n’hésitez pas à apporter votre meilleure bouteille de vin et laissez-vous porter par l’envol du Cerf-Volant, une adresse qui vaut le détour dans l’est.

Écrit par Maya Cloutier
Photographié par Maya Cloutier

Dernière mise à jour : 2 August 2024

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