Victor Soto : du Mexique à Montréal, pour l’amour de la cuisine

Présenté par
Victor Soto

Au fil des ans, Victor Soto s’est taillé une excellente réputation grâce à la populaire enseigne Tacos Victor qui a fait découvrir la véritable gastronomie mexicaine aux Montréalaises et aux Montréalais.

Victor est originaire du Mexique, il y est né et y a habité jusqu’à l’âge de 14 ans. C’est dans le quartier de Tultitlán à Mexico que Victor a fait le premier pas vers sa prometteuse carrière en restauration.

Même si on ne cesse de lui marteler que la cuisine est un domaine strictement réservé aux femmes, Victor n’écoute personne ; déjà, à ce si jeune âge, il a décidé qu’il en ferait sa vocation. Faisant fi des critiques des hommes de sa famille, c’est donc auprès de sa grand-mère et de sa mère, que le jeune homme apprendra les différentes techniques et à marier les différentes saveurs propres à la cuisine mexicaine.

« Quand tous les garçons de mon âge allaient jouer au soccer, je restais avec ma mère et ma grand-mère pour les observer faire la cuisine. Moi, le soccer je n’ai jamais aimé ça, j’ai toujours été attiré par la cuisine ».

Véritable entrepreneur dans l’âme et passionné de cuisine depuis le plus jeune âge, Victor, alors âgé de 11 ans commence à vendre des tacos dans la rue. Il quitte au même âge l’école pour s’investir à 100 % dans son petit kiosque de tacos. « Les tacos, c’est mon plat préféré. Quand j’étais petit, je pouvais manger ce plat trois fois par jour, tous les jours ». Ses parents, initialement sceptiques face à son projet, comprennent rapidement la volonté et la passion de leur fils derrière cette petite compagnie qui devient très rapidement un grand succès auprès des gens du quartier.

À 14 ans, il suit cependant ses parents à Montréal laissant derrière lui son kiosque de tacos adoré mais arrive dans la Belle Province avec des rêves plein la tête. « Bien évidemment, quand je suis arrivé à Montréal, je rêvais de continuer avec mon kiosque de tacos, je m’imaginais même avoir mon propre restaurant à moi un jour. Ça n’a bien sûr pas été le cas tout de suite ».

Victor Soto, à cette époque, enchaîne les boulots de plongeur dans différents restaurants de la rue Saint-Denis.

En 2016, alors que l’idée d’ouvrir son propre restaurant lui trotte de plus en plus dans la tête, sa mère annonce la grande ouverture du restaurant Torteria Lupita dans Saint-Henri. Un an plus tard, le 8 août 2017 pour être exact, Victor Soto ouvre son premier restaurant. « Le premier jour de l’ouverture ça a été la folie, il y a eu une superbe réponse de la part des Montréalaises et des Montréalais, ça m’a vraiment touché ».

À l’ouverture de son premier restaurant et pour éviter toute forme de compétition avec sa mère, Victor s’assure d’offrir un menu typiquement mexicain mais différent de ce que propose déjà sa mère. « Avec ma mère on s’est fait un contrat moral : elle cuisine des sandwichs, je cuisine des tacos. Hors de question que je me mette à faire des sandwichs et qu’elle décide de mettre des tacos sur son menu ».

Maintenant propriétaire de trois restaurants, Victor Soto ne cesse de faire découvrir ou redécouvrir la cuisine mexicaine traditionnelle bien souvent basée sur les avocats, fruit emblématique du Mexique aux applications multiples. 

« Beaucoup de gens pensent que ma cuisine est une cuisine fusion entre le Mexique et Montréal parce que je mets des frites sur les tacos, c’est faux. C’est une recette mexicaine authentique, je les préparais déjà comme cela lorsque j’avais mon petit kiosque de tacos au Mexique à 11 ans ».

Si les tacos sont l’élément phare du menu, l’avocat joue un rôle clé dans la réussite des plats préparés au restaurant Tacos Victor. « On travaille beaucoup avec l’avocat, de 40 à 50 kg par jour. Tout le monde pense au guacamole quand on parle d’avocat dans la cuisine mexicaine, mais il y a plein d’autres plats. Il y a par exemple l’agua chile, les cocktails de crevettes et bien sûr les tacos avec de l’avocat. Il y a plein de façons de travailler l’avocat, c’est un aliment formidable, tu lui donnes le goût que tu veux ».

Et la pandémie dans tout ça ? « Ça nous a bien évidemment rendus plus forts. On a eu la chance d’avoir une clientèle déjà bien établie. Les gens ont voulu nous encourager et retrouver ce petit côté festif que l’on offre à travers toute l’expérience restaurant ».


Photographié par Alison Slattery

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