Patrice Demers et Marie-Josée Beaudoin à Brooklyn
Patrice Demers et Marie-Josée Beaudoin sont des sortes de stars planétaires pour qui aime bien manger et bien boire. Lui cuisine comme on aimerait savoir le faire nous-même; elle — en plus d’être LA femme derrière L’homme — possède ce don très rare de proposer des bouteilles qui vous font vous demander comment il se fait que vous n’avez pas découvert avant ce petit crû si langoureux ou vivifiant.
Chez nous, Québec et Rest of Canada réunis, ils ont tous deux le statut plus définitif de stars. Leur dernière présence publique à Montréal s’appelait Patrice Pâtissier sur la rue Notre-Dame Ouest. De 2014 à 2022, ils y ont régalé gourmandes et gourmands, y ont instruit des foules de passionné.e.s de bouteilles et s’y sont fait d’innombrables admiratrices et admirateurs.
Au printemps 2022, à la surprise générale ils annonçaient la fermeture prochaine de leur commerce montréalais. Dans la foulée, ils parlaient de leur prochaine expérience professionnelle. Depuis le 2 mai, ils font des foules heureuses à Brooklyn où ils ont pris les rênes du restaurant Fulgurances Laundromat. Ils y sont jusqu’au 24 juin, profitez-en!
De passage à New York, Tastet a voulu en savoir un peu plus sur le couple de vedettes que nous aimons tant. Voici donc quelques questions et leurs réponses que vous trouverez, espérons-le, aussi intéressantes et distrayantes.
Où êtes-vous nés?
Marie-Josée: Arthabaska, ma famille habitait Princeville à l’époque.
Patrice: Laval-des-Rapides
Votre premier souvenir de cuisine?
Marie-Josée: Ma grand-mère Juliette qui cuisine dans sa petite cuisine rose à Yamachiche pour toute la famille.
Patrice: Aider ma mère à éplucher des pommes pour faire des tartes
Le plat préféré de votre enfance?
Marie-Josée: Du pâté chinois et du poulet St-Hubert
Patrice: Spaghetti
Pour Marie-josée: Le premier vin qui t’a intriguée?
Un Meursault de Chartron Trébuchet que mon père m’a fait goûter quand j’avais 15 ans!
Pour Marie-josée: Rencontre (où) et décision (quand) de devenir sommelière?
Mon père a acheté un restaurant quand j’avais 12 ans, j’ai travaillé là tous les étés à partir de mes 14 ans. Après le secondaire, je savais que je voulais aller étudier à l’ITHQ et travailler en restauration. Je n’ai jamais travaillé ailleurs que dans un resto ou un hôtel une journée de ma vie!
Pour Patrice : Rencontre (où) et décision (quand) de devenir un chef?
Sur un banc d’université à ma première journée en psychologie où j’ai compris que j’avais vraiment envie de faire de la cuisine et que ma passion pour les restaurants était assurément plus grande que celle pour la psycho.
Malgré le succès, pourquoi fermer Patrice Pâtissier?
Marie-Josée: Parce que malgré le succès d’estime, la rentabilité était difficile, la pénurie de main-d’œuvre nous causait des maux de tête et parce qu’on n’avait plus envie de continuer à travailler autant d’heures avec une qualité de vie très moyenne.
Patrice: Pour avoir plus de liberté, se rapprocher de ma passion pour la restauration et me permettre de refaire de la cuisine salée.
Pourquoi quitter Montréal?
Marie-Josée: Parce que New York est ma ville préférée, que je me sens à la maison quand je suis là-bas, et que c’est une opportunité qui n’arrive pas souvent de se faire offrir de venir y travailler pendant 8 semaines.
Patrice: Pour vivre une expérience unique de quelques semaines et me prouver que j’ai aussi ma place comme chef cuisinier.
Pourquoi Fulgurances?
Marie-Josée: Parce qu’on a tout de suite aimé le concept, parce que l’équipe est très accueillante et très humaine. Ça nous permet de nous prouver qu’on est encore capable de se challenger. Et, comme le dit la chanson de Sinatra : “If you can make it there, you’ll make it anywhere!”
Patrice: Parce que c’est un tremplin incroyable pour tester de nouvelles recettes, échanger avec des cuisiniers hypermotivés et servir ma cuisine à une clientèle internationale, passionnée de gastronomie.
Aujourd’hui, plat préféré et vin préféré?
Marie-Josée: Des pâtes cacio e pepe! Du Champagne, encore et toujours!
Patrice: J’ai un faible pour les ris de veau et une nette préférence pour les vins blancs de Bourgogne et du Jura.
Le quotidien ici?
Marie-Josée: J’adore mes journées à New York, spécialement les tâches quotidiennes comme aller à l’épicerie, aller faire mon lavage à la laverie, aller chercher un thé et des viennoiseries le matin!
Patrice: Des journées assez intenses, nous sommes quatre personnes en cuisine pour préparer et servir un “Menu dégustation” de plus de 6 services, jusqu’à 60 clients par soir. Sachant qu’on est ici que pour huit semaines, je profite de chaque service en donnant le maximum de moi-même.
Après le 24 juin?
Marie-Josée: On a envie d’un petit projet, on a compris qu’on se complète vraiment bien Patrice et moi et qu’à deux on peut accomplir beaucoup de choses, donc on vise un meilleur équilibre entre notre vie professionnelle et notre vie personnelle. À suivre…
Patrice: Assurément un nouveau projet à Montréal, à plus petite échelle, qui me permettra de réunir toutes mes passions.
Écrit par Jean-Philippe Tastet
Photographié par Gabriel DeRossi