Massimo Lecas: de Buonanotte à Fiorellino

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Massimo Lecas, du Buenanotte à Fiorellino

Massimo Lecas est un peu une légende vivante de la restauration montréalaise. Le célèbre Buonanotte sur Saint-Laurent, le Rosalie, le Globe, trois adresses extrêmement populaires dans les années 1990 et 2000, c’était lui. Aujourd’hui copropriétaire des restaurants Fiorellino et Stellina, Massimo se tient un peu plus à l’écart des projecteurs, mais il reste toujours aussi passionné par le métier de restaurateur – et par la cuisine italienne, évidemment. Retour sur un parcours bardé d’étoiles et de succès. 

Tu as ouvert ton premier restaurant, le Buonanotte, en 1991, sans aucune expérience en restauration. Comment c’est arrivé?

Mes partenaires et moi, on était tous dans le milieu de la mode. On voyageait à Milan, New York, Paris et Miami pour le travail. On voyait qu’il y avait cette tendance, les premiers pas des « supperclubs ». On ne voulait pas faire de la bouffe italienne avec des nappes carreautées rouges et blanches, des bouteilles de Chianti avec de la paille et la musique de Luciano Pavarotti en arrière-plan. On voulait que ce soit tendance, avec de la bonne musique et de la bonne nourriture. Au début, le Buonanotte n’était pas un « supperclub ». C’était un bon resto, avec un beau décor. C’est venu beaucoup plus tard, les DJs et les gens qui dansaient sur les tables.

Tu as été propriétaire de nombreux restaurants fréquentés par les stars – Buonanotte, Rosalie, Globe. Quelles sont celles qui t’ont le plus marqué?

Je ne suis pas un grand fan de Bruce Springsteen, mais j’ai vraiment été impressionné par son allure, son attitude. Tout ce qu’il dégageait était « wow ». Leonardo DiCaprio et Jude Law sont venus pendant le tournage de The Aviator, c’était la folie totale. On a fait le party avec George Clooney et Leonardi DiCaprio. Ils étaient en tournage à Montréal pendant des mois, ils sont venus plusieurs fois. Jay Z est venu trois fois dans la même journée, avant et après son spectacle. Robert Plant et Jimmy Page de Led Zeppelin, Sylvester Stallone, Robert DeNiro… On a eu des méga stars italiennes comme l’acteur Roberto Benigni, le chanteur Eros Ramazzotti et des joueurs de foot qui nous ont donné leur bénédiction, ça aussi c’était incroyable. Il y en a eu tellement, je pourrais continuer toute la journée!

Qu’est-ce qui a rendu ces restaurants aussi populaires selon toi?

En 1992, trois mois après l’ouverture du Buonanotte, on a eu la visite de U2, alors qu’ils étaient un des plus gros bands au monde. Mick Jagger est venu chez nous en 1994. Aujourd’hui, avec 30 ans d’expérience, c’est difficile d’expliquer comment trois jeunes hommes inconnus, qui n’avaient aucune expérience en restauration, ont pu ouvrir un restaurant qui a fait tellement de bruit qu’il a pu attirer des personnalités internationales de ce niveau. Quand j’y repense, je me dis: « How? » Il n’y avait pas de réseaux sociaux, pas d’internet. Il n’y avait même pas encore d’ordinateurs dans les restaurants! Aujourd’hui, tu fais quelques vidéos sur Instagram et ton restaurant est bondé. Dans le temps, c’était du bouche à oreille. 

Tes restaurants actuels, Fiorellino et Stellina, sont davantage axés sur l’expérience culinaire. Est-ce que tu penses que l’ère des « supperclubs » est révolue?

On s’est éloignés des « supperclubs » parce qu’à notre âge, c’est difficile de rester debout jusqu’à 3h du matin pour faire la fête. Mais on va toujours avoir des restaurants axés sur le décor, l’architecture, des employés jeunes avec de beaux uniformes, de la bonne musique. Un des plus beaux compliments qu’on peut me faire, c’est: «Wow, est-ce que je peux avoir ta playlist?» 

Tu es né au Québec de parents italiens. Est-ce que c’est d’eux que tu tiens ton amour pour la cuisine? Qu’est-ce qu’ils t’ont appris?

Toute la culture italienne est fortement axée sur la nourriture. À la maison, tu manges comme un roi. Tous les italiens vont dire que la lasagne de leur mère est la meilleure, mais j’en ai goûté beaucoup des lasagnes, et celle de ma mère est vraiment exceptionnelle. J’ai été choyé d’avoir des parents qui cuisinaient très bien. Ça m’a peut-être permis d’avoir un palais plus évolué. J’avais déjà une bonne idée de ce qui était bon ou pas. 

Est-ce que tu cuisines à la maison toi aussi?

Je cuisine souvent, mais je boss around. Quand on est plusieurs dans la cuisine, je suis celui qui va dire à tout le monde: «As-tu mis du sel? As-tu brassé la sauce?» Je suis un peu annoying dans la cuisine. 

Le moment le plus marquant de ta carrière?

Je vais avoir 60 ans bientôt. J’ai été extrêmement choyé dans ma vie. Juste le fait de devoir choisir le moment le plus important, parce qu’il y en a plusieurs, it’s a blessing. Si je devais en choisir un, c’est quand Bono est rentré dans le restaurant avec ses lunettes de mouches. On est tous allés se cacher dans la cuisine parce qu’on était bouche bée. Après, ça a déboulé. La Coupe Stanley dans mon bureau au restaurant, m’asseoir avec Pharell Williams et parler de musique pendant 2h. Il y en a trop pour en choisir un seul!

Qu’est-ce qui t’attend pour le futur?

On a deux projets assez importants qui vont ouvrir en 2024. Un petit cousin du Stellina et un petit cousin du Fiorellino. On n’en dit plus pour le moment, mais ça s’en vient!

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Photographié par Mikael Lebleu

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