Ferreira : le succès de père en filles

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Ferreira occupe une place particulière à Montréal depuis son ouverture le 26 février 1996. La place des maisons qui, dès le premier jour, offrent à leur clientèle un ensemble de qualités que l’on cherche lorsque l’on va au restaurant : un cadre élégant, une cuisine délicieuse — ici très marquée par la tradition portugaise — et un service très chaleureux et très soigné.

À ce dernier propos, le succès de cette maison vient beaucoup de l’omniprésence de Carlos Ferreira, fondateur du restaurant. Du premier jour et pendant des décennies, Carlos a été présent dans son restaurant. Midi et soir, il accueillait clientes et clients, connaissait le nom et le prénom de tout le monde, savait si vous préfériez en fin de repas un petit verre de porto blanc ou plutôt de porto rouge.  Chaque jour ! Pendant des années !

Un beau jour, il a réussi à convaincre ses filles Claudia et Sandra, de se joindre à lui et à toute l’équipe du Ferreira. Elles ont été faciles à convaincre, connaissant la maison de fond en comble et appréciant l’extrême qualité du travail de chacun. Elles occupent aujourd’hui des responsabilités majeures dans l’entreprise et perpétuent l’impact donné par leur père.

Chez Tastet, nous sommes très sensibles à ce passage de témoin d’une génération à l’autre et admirons la manière très délicate et respectueuse dont cela s’est fait chez Ferreira.

La chaleur et la délicatesse dont les filles et leur père font preuve avec leur clientèle et avec leur équipe méritait d’être soulignée de façon particulière. La plus simple et la plus directe a été de poser — séparément — à Claudia et à Sandra quelques questions auxquelles toutes deux ont répondu avec générosité.

Voici donc, intouchées, leurs réponses qui montrent que, au-delà de tout ce que l’on pourrait en dire, elles sont des personnes de cœur autant que de tête.

Comme chez tastet, où le père est extrêmement fier de sa fille, Carlos peut-être très fier de ses filles. 

Bonne lecture !

1. Tes premiers souvenirs de cuisine à la maison ?

Claudia: J’ai un souvenir bien précis de cuisiner des beignets à la citrouille avec ma grand-maman, Rosa, la mère de mon père. J’ai encore l’odeur de la cannelle et du sucre en tête.

Sandra: Probablement ceux avec notre gardienne portugaise, Maria. Elle cuisinait divinement. Un de mes plats préférés était le ‘‘esparguete com frango’’ qui est tout simplement un plat de pâtes, cuites dans un mijoté de poulet. On l’a d’ailleurs cuisiné ensemble le mois dernier afin que je puisse moi aussi le faire à mes enfants.

2. Les premiers plats que tu as cuisinés à la maison ? 

Claudia: J’ai honte de le dire, mais c’était probablement un Kraft Dinner.

Sandra: Je me rappelle qu’au primaire je préparais des salades de thon et légumineuses avec mes amis… quelque chose comme une boîte de pois chiches, boîte de maïs, des poivrons, une boîte de thon, du vinaigre de vin rouge et de l’huile d’olive. La grande gastronomie quoi! Haha!

3. Tes premiers pas en restauration ? 

Claudia: Au sens propre : J’avais trois ans quand le restaurant a ouvert ses portes, donc c’était fort probablement mes premiers pas! Haha! Au sens figuré, j’ai commencé à travailler au Ferreira à l’âge de 20 ans comme hôtesse le soir. C’était ma première expérience en restauration. Avant, je travaillais dans une animalerie. 

Sandra: J’avais 15 ans à l’ouverture du Café Vasco da Gama et j’avais travaillé quelque peu durant l’été à l’ouverture. J’avais peur de la machine à café! Haha! Heureusement, j’ai trouvé mon poste comme hôtesse au Ferreira quelques années plus tard.

4. Ton plat préféré au Ferreira? Pourquoi? 

Claudia: J’adore les carabineiros! Ce sont des crevettes rouges, assez rares, pêchées en Algarve. Elles ont un goût puissant et raffiné à la fois, il faut y goûter pour comprendre. 

Sandra: Un loup de mer grillé avec un à-côté de risotto aux champignons sauvages et sauce porto.

5. Ton plat préféré quand tu es au Portugal? Pourquoi? 

Claudia: Les palourdes de la Ria Formosa qui est un bras de mer au sud du Portugal. Un plat simplement cuisiné avec de l’huile d’olive, de la coriandre, du vin blanc et du citron. C’est un des rares produits que nous avons de la difficulté à importer au restaurant donc je n’ai pas l’occasion d’en manger souvent. 

Sandra: Amêijoas à Bulhão Pato. Ce sont des palourdes cuites dans un bouillon à base d’ail, de vin blanc et de coriandre. On n’arrive pas ou très rarement à avoir cette qualité de palourdes à Montréal donc, quand je suis au Portugal, j’en profite!

6. Ton plat préféré quand tu es à l’étranger, mais ailleurs qu’au Portugal? Pourquoi? 

Claudia: Je suis une grande fan de pâtes ! C’est tellement réconfortant. Je ne pourrai jamais me tanner.

Sandra: Une bonne lasagne! J’ai un faible pour les pâtes.

7. À quel moment les liens avec ton père t’ont-ils incité à t’intégrer à l’équipe?

Claudia: Lorsque j’ai terminé mon cours en Gestion, le poste m’a été proposé. Je pensais que ça serait temporaire mais j’ai vite eu la piqûre. D’autant plus que j’ai réalisé la chance que j’avais de travailler avec ma famille.

Sandra: Longue histoire. Pour en faire une courte… Durant mes études au Cégep, je travaillais à temps partiel comme hôtesse et j’adorais ça, mais je voulais poursuivre mes études… je pensais que je ferais carrière en marketing en dehors de l’entreprise. J’ai gradué de l’Université en administration des affaires à Pittsburgh et j’ai ensuite travaillé deux ans à New York. Tous les jours, mon père m’appelait pour essayer de me recruter ou me faire miroiter que la vie serait beaucoup mieux, plus cool, à travailler à ses côtés.

Je l’ignorais… jusqu’au jour où j’ai compris qu’il manquait de passion dans mon travail… de fierté… de ‘‘purpose’’. J’ai réalisé qu’il y avait une super entreprise à Montréal qui portait mon nom dont j’étais vraiment fière… du jour au lendemain j’ai pris la décision. Je déménageais de NY à Montréal pour venir prendre la relève!

8. Qu’est-ce que tu préfères au Ferreira? 

Claudia: La belle énergie positive que l’équipe nous amène. Nous sommes vraiment choyés d’avoir une équipe de gens humains que professionnels. Plusieurs d’entre eux sont des modèles pour moi.

Sandra: Les gens. On se sent vraiment en famille… autant avec mes collègues de travail qu’avec nos réguliers. 

9. Quand tu reçois ta famille, qu’est-ce que tu leur prépares? 

Claudia: Ma recette fétiche est la Massada de poisson. Une recette typiquement portugaise comme le fond les pêcheurs après une sortie en mer. Composé de poisson, macaroni et de tomates fraîches, ce mijoté est un plat nourrissant, rapide à préparer et abordable.

Sandra: J’explore beaucoup la cuisine arabe à la maison, vu les origines égyptiennes de mon mari. 

10. Le plat préféré de ta sœur? Et celui de ton papa?

Claudia: Ma sœur me parle souvent de sa recette de sandwich au Pata Negra. Très simple: Du pain, de l’huile d’olive et le jambon ibérique. Mon père aime (fort) beaucoup de plats. Je le vois vraiment heureux quand le repas au menu du staff meal est un mijoté de tripes fait par M. José, notre chef à la production. J’avoue que c’est un vrai délice!

Sandra: Oufff! Claudia adore les carabineiros. On aime tous ça! Il ne faudrait pas en manger tous les jours, ça ferait mal au food cost. LOL! Mon père est un fan des mijotés traditionnels, genre un cozido à la portugaise

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Photographié par Nam Vo

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