Leila : le chef Amine Laabi revient aux fourneaux

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Si vous suivez le chef Amine Labi sur les réseaux sociaux, vous avez peut-être vu passer des images de son nouveau restaurant, Leila, ouvert en douce il y a quelques jours pour les amis et la famille.

Le restaurant de quartier aux accents sud-méditerranéens s’installe sur le boulevard Saint-Laurent, près de la rue Saint-Viateur, là où se trouvaient autrefois les restaurants Maïs et Beau Temps. Depuis la fermeture de ce dernier, c’est le traiteur Frank Maison Gourmande qui occupait le local, avant de le quitter en juin dernier.

La star de l’émission Les Chefs! et des réseaux sociaux (il compte plus de 850 000 abonnés sur Instagram et près d’un demi million sur Tik Tok) n’est pas seul dans cette aventure. Il pilote le projet avec trois amis de longue date : le chef Gregory Watson, Philippe Carile et Guiseppe Carta. Les quatre copropriétaires se sont rencontrés au Café Gentile, où ils ont travaillé ensemble « minimum quatre ans ».

« On a toujours dit qu’on allait ouvrir un restaurant ensemble, mais c’était tout le temps un peu à la blague », raconte Amine Laabi. « Les circonstances ont fait en sorte qu’on se retrouve ensemble. » Et ça vient d’où, Leila? « On est quatre gars, on voulait un nom un peu féminin », raconte Amine. Quelqu’un avait proposé “lilas”, la fleur, puis un jour, la chanson Layla d’Eric Clapton jouait dans les hauts-parleurs. Ça a cliqué. « Maintenant, on essaie juste de trouver c’est qui, Leila », ajoute Gregory à la blague.

Les quatre amis ont travaillé d’arrache-pied au cours des derniers mois pour remettre le local en état et ouvrir avant les Fêtes, réalisant eux-mêmes les travaux avec l’aide de Casa Design. Le décor est sobre, mais plutôt invitant, dans des teintes de brun foncé, de vert et de bleu. Les habitués du Maïs et du Beau Temps ne seront pas trop dépaysés : le bar se trouve toujours au même endroit à l’avant dans la salle à manger d’une cinquantaine de places, tout comme la cuisine ouverte un peu plus loin, bien qu’ils aient tous deux été complètement retapés. La petite pièce cachée tout au fond, qui accueillait le popup Parasol, a été transformée en bar-lounge décoré de tapis et de fauteils vintage, où les clients pourront prendre un verre en attendant leur table ou en fin de repas.

Un menu à quatre mains

Après Les Chefs!, Amine s’était quelque peu éloigné des cuisines pour se concentrer sur d’autres projets, dont un livre de recette, un studio de contenu et l’ouverture du comptoir Loumi, dans le Mile-End. Mais l’activité des fourneaux lui manquait. On pourra d’ailleurs le retrouver plusieurs soirs par semaine dans les cuisines du restaurant, en alternance avec son co-chef, Gregory Watson.

Les deux compères ont composé un menu à quatre mains qui se veut réconfortant et sans prétention. « C’est vraiment un concept assez relax. C’est une cuisine simple avec trois ou quatre ingrédients, pas plus », explique Amine. Les deux chefs s’inspirent du sud de la Méditerranée. Le sud de la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, le Maroc, d’où Amine est originaire, et même la Grèce. Une cuisine pleine de soleil et de saveurs, qui reflète l’identité culinaire de cette région.

Le menu est relativement court : une demi-douzaine d’entrées, deux salades, quatre plats de pâtes (primi) et trois plats principaux, plus quelques snacks pour l’apéro. La formule incite au partage – et c’est tant mieux, parce qu’on a envie de tout goûter!

Au premier service, la sardine sur toast, des filets de sardines marocaines marinés sur un toast de pain brioché bien craquant, a beaucoup plu. La merguez d’agneau maison – « On achète des agneaux du Québec complets qu’on transforme en cuisine », nous dit fièrement Amine – est aussi très bonne ; ces deux plats sont d’ailleurs parmi les rares qui resteront à la carte, qui changera régulièrement, selon les arrivages.

On poursuit avec les fusili maison au flanc d’agneau et chanterelles, une autre belle réussite. Puis, le clou du spectacle : un beau gros morceau de joue de boeuf braisée avec du fenouil et des pois-chiches, dans une sauce bien nappante qu’on finirait à la cuillère. « C’était un plat d’enfance que je mangeais souvent, mais avec du pied de veau », raconte le chef. Dans son interprétation, il substitue le pied de veau pour la bajoue, plus accessible, et saupoudre le tout d’un peu de cumin pour ajouter de la profondeur. On souhaite fort que ce plat reste aussi au menu lui aussi, car on a très envie d’y revenir! 

Pour étancher notre soif, on s’en remet aux bons soins d’Alizée Jutras, qui s’occupe du vin et des cocktails. Quelques belles bouteilles qui nous viennent d’Italie, de France, d’Espagne; les grands classiques de la mixologie (Martini, Negroni, Old Fashioned, etc.) et quelques créations originales. Encore une fois, on ne se casse pas trop la tête – et c’est tant mieux!

« Mon objectif, c’est que les clients mangent bien et passent un bon moment », résume Amine. « Pas de fla-flas, pas de bullshit, juste des good vibes. »

On peut vous confirmer que les good vibes, ce n’est pas ce qui manque chez Leila!

Bonne découverte!


Photographié par Alison Slattery





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