Mayara Palma : du Brésil au Québec, la reine des panettones

Née et élevée à Curitiba, une région du sud du Brésil, Mayara Palma vient d’une famille d’origine italienne et allemande. Ses arrière-grands-parents ont fait le choix audacieux d’émigrer au Brésil, façonnant l’avenir familial et lui inculquant un profond respect pour l’héritage culturel et le travail acharné.

Pendant des années, Mayara a travaillé pour le gouvernement brésilien, mais cuisiner à la maison est rapidement devenu son refuge, un moment de paix après de longues journées de travail. C’était sa plus grande joie, son instant de bonheur. Pourtant, malgré une vie confortable, elle ressent un profond désenchantement face aux inégalités sociales du pays. Lors d’une visite avec sa famille à Montréal, elle découvre un mode de vie différent, plus en accord avec ses valeurs. Il y a sept ans, elle décide alors de tout quitter pour étudier et bâtir une nouvelle vie au Canada.

Elle s’inscrit au Collège LaSalle, une décision qui bouleverse son existence. « Je me souviens avoir pensé : ‘Je peux faire ça toute ma vie!!’ » L’école culinaire n’est pas seulement une formation, c’est une révélation, un lieu où elle trouve enfin sa place. Mais le chemin est ardu : elle travaille 16 heures par jour, poussant ses limites jusqu’au presque épuisement. Pourtant, elle s’épanouit dans cette nouvelle voie.

Sa carrière prend un tournant lorsqu’elle participe à un concours de cuisine péruvienne et remporte un voyage au Pérou! Immédiatement immergée dans une gastronomie riche et vibrante, elle noue des liens avec un chef péruvien du restaurant Madre, ce qui lui permet d’obtenir son premier emploi en cuisine. De là, elle travaille chez Park et Lavanderia, avant de décrocher un stage au célèbre restaurant Le Mousso, un établissement gastronomique où elle apprend véritablement ce que signifie être chef. « J’ai appris à travailler en cuisine, à être propre, organisée, à toujours pousser plus loin mon travail. » C’est dans la salle de fermentation du Mousso qu’elle tombe amoureuse du pain: la science de la fermentation, les liens entre les saveurs umami, le pain, le vin, la bière et les vinaigres la fascinent.

Déterminée à maîtriser l’art de la boulangerie, Mayara Palma rejoint Automne Boulangerie, un établissement qui n’accepte habituellement pas de cuisiniers. Pendant trois ans, elle s’immerge dans l’univers exigeant du pain, apprenant chaque aspect du métier : le pétrissage, le façonnage et la cuisson. Le travail est intense, physiquement éprouvant et profondément gratifiant. « Trois ans de ma vie, je dis souvent à mes amis que c’était comme du CrossFit. » Elle développe un respect absolu pour la complexité de la boulangerie. C’est aussi là qu’elle rencontre Willow Cardinal. 

Cependant, les nuits tardives, la culture festive des cuisines et l’impact physique du métier la poussent à reconsidérer son avenir. En quête d’un environnement plus sain, elle rejoint Gia grâce à Willow, où elle endosse un rôle plus créatif. Sous la direction de Janice Tiefenbach, elle explore de nouveaux horizons, s’initiant à la fabrication des pâtes et des desserts. Ce changement réveille sa créativité et lui permet d’expérimenter librement tout en maintenant un équilibre de vie plus sain.

L’un des plus grands défis de sa carrière survient lorsqu’elle est sollicitée pour le projet du panettone chez Gia. Ce produit, réputé pour sa complexité, devient une obsession pour Mayara. Étudiant minutieusement chaque détail, testant et perfectionnant ses techniques, elle transforme cette initiative en un projet phare de sa carrière. “J’adore les défis qui semblent impossibles. Plus c’est difficile, plus ça me stimule!” Qui ne peut être admirative de l’état d’esprit de la jeune femme?!

Aujourd’hui, Mayara Palma se prépare à une nouvelle aventure des plus excitantes : l’ouverture d’une boulangerie-restaurant à Magog!! Avec ses amis de confiance Dominic Labelle (Parcelles), Juliette Leger-Dupras et un ami investisseur Simon De Baene, May est bien excitée. “Je ne peux pas croire que je vais ouvrir ce projet. C’est tout ce que je rêve de faire, avec mes personnes préférées.” Ce projet est l’aboutissement de plusieurs années de dévouement, d’apprentissage et de passion. La boulangerie sera ancrée dans la tradition, mettant l’accent sur les grains anciens, la durabilité et le soutien aux producteurs locaux. S’installer à la campagne, travailler au plus près de la nature et créer quelque chose d’authentique la comblent d’enthousiasme. Pas plus que nous, à l’idée d’y manger dans quelques mois! 

Le parcours de Mayara Palma est une preuve éclatante du pouvoir de la passion, de la persévérance et de la communauté. De la bureaucratie brésilienne à la maîtrise de l’art du pain à Montréal, son histoire est celle de l’ambition, de la résilience, du travail acharné et d’une quête d’excellence. Alors qu’elle s’apprête à ouvrir un nouveau chapitre, une chose est certaine : elle continuera de tourner tout ce qu’elle touche en succès par l’amour et la dévotion qu’elle porte à tout ce qu’elle entreprend. 

Écrit par Élise Tastet