Difficile de ne pas se laisser séduire par l’enthousiasme contagieux de la sommelière gatinoise Véronique Rivest quand elle nous parle de son amour pour les producteurs de l’Outaouais et qu’elle nous révèle ses coups de cœur de la région. Petit portrait d’une des meilleures sommelières au monde.
L’aventure gourmande de la sympathique sommelière et idéatrice derrière le restaurant Soif Bar à vin débute dès qu’elle est enfant et qu’elle s’improvise serveuse.
« Lorsque j’essaie de retourner au plus loin de ma mémoire, je me souviens des grandes tablées de mes parents et de l’amour que j’éprouvais à recevoir et à servir des canapés sur un plateau », s’exclame la Gatinoise de naissance. « Je pense même que c’est ainsi que j’ai eu mes premières expériences avec l’alcool (rires!). Je devais avoir onze ou douze ans et je servais les amis de mes parents après une conférence à laquelle avait participé mon père. J’en profitais pour goûter une gorgée ou deux de chaque verre… »
La simplicité au menu
Véronique Rivest est une curieuse de nature, on pourrait dire que la profession de sommelière synthétise toutes ses passions en un seul endroit. « J’ai toujours voulu que mon restaurant démocratise le vin et l’éloigne de ses côtés élitiste et guindé », nous explique-t-elle. « C’est Charlie Part et Jennifer Warren-Part du restaurant Les Fougères à Chelsea qui ont contribué à me donner une vision claire de mon métier. »
De la ferme à l’assiette est peut-être le chemin le plus évocateur du type de démarche qu’adoptent Véronique et son équipe de la rue Montcalm à Gatineau. Si on veut seulement boire du bon jus et bien manger, la maison est grande ouverte; si on veut pousser un peu plus loin son intérêt, l’équipe du restaurant saura vous accueillir et vous aider à approfondir votre réflexion oenologique. Le mot d’ordre chez Soif est l’inclusivité.
Une région synonyme de fierté
Véronique Rivest connaît très bien l’écosystème dans lequel se situe son restaurant. Elle se souvient que Gatineau et Hull étaient, il y a trente ans, LA destination des fonctionnaires d’État et des amateurs de bonne bouffe et de grande table. « Les politiciens d’Ottawa et les hauts fonctionnaires venaient manger au Café Henry Burger et à l’Eau-Vive, c’était l’époque où l’on buvait des Grand Marnier après le repas de midi », s’amuse la sommelière. Puis il y a eu un petit vide après la fin du règne des grandes tables classiques. Mais depuis quinze ou vingt ans, les bonnes tables se multiplient dans la région.. Tous ont un souci de proximité avec le producteur à une époque où l’agriculture et les modes de production semblent être la préoccupation majeure de ces restaurateurs.
À titre d’ambassadrice certifiée de l’Outaouais, Véronique Rivest a évidemment à cœur le rayonnement de la gastronomie gatinoise. En ce sens, elle nous propose cinq lieux où il fait bon manger et qui rendent son travail plus facile et la région plus vibrante.
Le restaurant Caméline propose une cuisine italienne authentique au coeur du Vieux-Hull.
Le Top 5 de Véronique Rivest:
- Caméline – « Un tout nouveau restaurant ici à Gatineau. Il est situé dans le même quartier que Soif et j’en suis vraiment enchantée. Cela ajoute à l’offre du secteur et attire les gens à venir faire un pèlerinage et à marcher dans nos rues. C’est un jeune couple qui a repris ce local et qui fait dans l’authenticité à l’italienne avec une production locale et maison. C’est vraiment top! »
- Maison Oddo – « Benjamin Oddo est un pâtissier qui fait des produits de haut vol ici à Gatineau. C’est la première boulangerie de ce type qui élit domicile dans la région. Il a été finaliste aux Lauriers de la gastronomie québécoise. »
- La ferme Juniper – « Perché dans les les Collines-de-l’Outaouais, à Wakefield non loin d’où je réside existe cette ferme qui fournit notre restaurant depuis les tout débuts. Ils travaillent en bio et c’est une ferme transgénérationnelle qui est aujourd’hui dirigée par un jeune couple super dynamique. »
- Les Fougères – « J’y ai travaillé presque douze ans et j’y ai tout fait mais ce qu’ils m’ont appris par-dessus tout c’est le sacro-lien avec les fournisseurs. À l’époque, c’était relativement nouveau qu’on mette de l’avant cette relation. C’est une fantastique table champêtre qui m’a appris l’arrière-scène de la restauration. »
- Roberto Pizza Romana – « Je l’ai connu alors qu’il travaillait aux Fougères. C’est un formidable jeune homme italien qui a ouvert son commerce à Chelsea avec sa femme. C’est plus comme de la Foccacia garni et c’est un fabuleux travail qui met une fois de plus le terroir local en valeur. »
Ambassadeurs Outaouais
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Écrit par Jean-Baptiste Hervé
Photographié par Myriam Baril Tessier